TV Lobotomie - La vérité scientifique sur les effets de la télévision, est une conférence (1h32) donnée par Michel Desmurget, spécialiste en neurosciences cognitives, qui dénonce les effets néfastes de la télévision sur la santé et le développement cognitif de tout le monde, en particulier chez les enfants. Elle résume les principales idées et arguments qu’il avance dans son livre.
Michel Desmurget est un chercheur français spécialisé en neurosciences cognitives à l'INSERM, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. Il a rédigé un ouvrage, TV Lobotomie - La vérité scientifique sur les effets de la télévision, publié en 2011, qui dénonce les effets de la télévision.
Pour les spécialistes, tel Michel Desmurget, il n'y a plus de doute, la télévision est un fléau. Elle exerce une influence profondément négative sur le développement intellectuel, les résultats scolaires, le langage, l'attention, l'imagination, la créativité, la violence, le sommeil, le tabagisme, l'alcoolisme, la sexualité, l'image du corps, le comportement alimentaire, l'obésité et l'espérance de vie. Ces faits sont niés avec un aplomb fascinant par l'industrie audiovisuelle et son armée d'experts complaisants.
Les recherches récentes établissent la télévision comme une gigantesque machine à abrutir, un incroyable instrument de décérébration dont nos enfants sont les premières victimes. Plus on regarde la télévision, plus on est amené à faire de fautes d’orthographe, de grammaire, avoir un vocabulaire moins riche, et un faible niveau de calcul. L‘attention, les résultats académiques, la pensée conceptuelle, et les fonctions cognitives supérieures, sont touchées. La télévision réduit le temps pour faire les devoirs, de la lecture, et augmente les troubles attentionnels.
La lecture d’une histoire dans un livre laisse à chaque lecteur la possibilité d’exprimer son imagination sur l’aspect des personnages, le décor, alors que si cette histoire est mise en scène au cinéma, tout est figé. Son livre donne plusieurs exemples : Sophie, 2 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela double ses chances de présenter des troubles attentionnels en grandissant. Lubin, 3 ans, regarde la télé 2 heures par jour. Cela triple ses chances d’être en surpoids. Kevin, 4 ans, regarde des programmes jeunesse violents comme DragonBall Z. Cela quadruple ses chances de présenter des troubles du comportement quand il sera à l’école primaire. Silvia, 7 ans, regarde la télé 1 heure par jour. Cela augmente de plus d’un tiers ses chances de devenir une adulte sans diplôme. Lina, 15 ans, regarde des séries comme Desperate Housewives. Cela triple ses chances de connaître une grossesse précoce non désirée.
Entre 40 et 60 ans, Yves a regardé la télé 1 heure par jour. Cela augmente d’un tiers ses chances de développer la maladie d’Alzheimer. Henri, 60 ans, regarde la télé 4 heures par jour. René, son jumeau, se contente de la moitié. Henri a 2 fois plus de chances de mourir d’un infarctus que René... 90 à 120 minutes de sommeil ont été perdues sur les 30 à 50 dernières années.
Le manque chronique de sommeil a des effets sur la santé tels que l’obésité, le diabète, l’hypertension, la dépression, les perturbations du développement cérébral… Plusieurs études ont montré que la durée du sommeil était inversement proportionnelle à celle passée devant la télévision. La télé envahit nos vies, même si certains se rassurent en disant que l’arrivée d’internet a eu comme effet progressif de réduire le temps d’exposition à la télé. En fait, il n’en est rien, car le temps d’exposition journalier est toujours grandissant, il augmente jusqu’à 25 minutes par an pour certaines tranches d’âge. De plus, la télé s’insère maintenant dans d’autres supports multimédias.
Nous connaissons tous la télé sur internet et même la télé sur les téléphones portables, tablettes, cela veut dire que les nouveaux supports de communication ne participent pas à la disparition de la télé, mais bien à sa promotion. Il existe plus de 600 chaînes en Europe. Avec le développement actuel, nous atteindrons les mille avant 2016. L’auteur n’a pas fini de s’inquiéter : "Le poste est un voleur de temps. Il est aussi un facteur d’isolement social, une source de paresse intellectuelle, un agent de stérilité cognitive et un vecteur de déstructuration psychique…" Après avoir fait remarquer la solidité, au sens épistémologique du terme, des données scientifiques relatives aux effets néfastes de la télé, il conclut en faisant du "zéro télé" la meilleure des solutions. Chaque mois, les revues scientifiques internationales publient des dizaines de résultats de ce genre. Néanmoins, il fait quelques recommandations pour ceux qui ne font pas ce choix là ,ou qui procèdent par étapes pour y arriver. Michel Desmurget rappelle au final que la responsabilité est entre les mains de chacun(e), et quelles que soient les décisions que les gens prendront, il convient désormais de les prendre en toute connaissance des risques encourus.
http://www.inexplique-endebat.com/article-tv-lobotomie-la-verite-scientifique-123727727.html
Culture de la violence, Culture de la télévision, Michel Desmurget, chercheur à l'INSERM, docteur en neurosciences, auteur de TV Lobotomie, dénonce l'impact de la télévision sur le développement intellectuel, notament sur celui des enfants, sur la santé, sur l'image des femmes et de la sexualité.
Le nouvel Observateur a rédigé un article sur ce sujet dont nous vous proposons un extrait :
"Qu’est-ce qui vous a incité à écrire ce livre ?
Un jour, j’ai entendu ma fille chanter, à 30 mois, le jingle de “Maaf” devant le logo de la société ! Je me suis plongé dans la littérature scientifique sur les effets de la télé et ce que j’ai découvert est encore plus terrifiant que ce que je croyais !
Aux Etats-Unis, 40 % des bébés de trois mois regardent la télé ! En France, les 4-10 ans passent deux heures treize par jour devant le petit écran…
La télé altère l’attention, le sommeil, la créativité… Autant de paramètres essentiels au bon développement de l’enfant ! Quand le poste est allumé, le volume et la qualité des interactions enfants-parents sont considérablement réduits. Selon une étude américaine, un enfant de 4 ans, qui entend, en moyenne, chaque jour, 13 500 mots de ses parents, n’en entend plus que 10 000 si la télé reste allumée quatre heures par jour, soit une chute de 25 % ! Or le nombre de mots entendus et prononcés avant 3 ans est un indicateur majeur des performances linguistiques et cognitives futures. Qui plus est, le langage est un barrage efficace contre la violence… Enfin, selon une étude néozélandaise, chaque heure de télévision par jour, lorsque l’enfant est en primaire, accroît de 43 % la probabilité de le voir quitter l’école sans diplôme.
Mais comment savoir si les difficultés scolaires ne sont pas plutôt dues à la situation familiale de l’enfant, par exemple ?
Bien sûr, tout est lié : on a constaté que plus une mère est déprimée, plus ses enfants sont exposés à des volumes télévisuels importants… Mais les chercheurs ont les moyens d’isoler le facteur télévision. Exemple flagrant, celui des populations qui n’avaient pas accès au petit écran. Aux îles Fidji, avant la télé, il n’y avait pas une seule adolescente au régime. Après, 69% d’entre elles se sont mises à contrôler leur poids et 11 % à se faire vomir.
Estimez-vous que la télé est un problème de santé publique ?
Elle accroît les risques d’obésité, de tabagisme ou de troubles du sommeil… Les dangers sont avérés : on pourrait au moins appliquer un strict principe de précaution ! Seulement l’industrie audiovisuelle, comme celle du tabac en son temps, réfute les preuves…Mais sur le petit écran, il y a aussi d’excellents documentaires ou des séries passionnantes…
Les parents qui combattent la télé ne sont-ils pas obsédés par la réussite scolaire ?
Pour ma part, je veux surtout que mes enfants soient heureux et il se trouve que la consommation, sans cesse prônée à la télévision, accroît l’anxiété – cela aussi est démontré ! La culture, au contraire, fait grandir le sentiment de bien-être et donne envie de participer à la vie de la cité. Et puis, tout simplement, avec mon épouse, il nous semble que nos filles ont une vie plus riche depuis que nous n’avons plus la télé : elles dessinent, elles jouent avec leurs amis...
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