samedi 29 octobre 2016

"LA SADHANA TANTRIQUE OU L'ETERNEL PRESENT"


Par Laurence Vidal

Pratique de l'éveil, d'abord par prise de conscience du ressenti et de toutes les sensorialités, le tantrisme ne vise pas à changer la condition du sujet, mais à l'aider à reconnaître ce qu'il est de toute éternité. Il n'y a rien à transformer, il suffit de se laisser être.

Tout est Conscience.

Tel est le point de départ et d'éternel retour, la source vive où, comme toute voie traditionnelle, s'abreuve le tantrisme. Non pas un postulat, un dogme qu'il s'agirait de croire aveuglément - nous ne sommes pas, ici, dans le domaine de la foi-, ni non plus une théorie, une spéculation que l'étude et le débat métaphysiques se chargeraient de démontrer - nous sommes loin, là encore, de la suprématie intellectuelle -, mais une réalisation, autrement dit une évidence, d'abord pressentie, puis peu à peu ressentie, perçue, vécue par l'adepte qui en fait maintes et maintes fois l'expérience fugitive, jusqu'à ce que cette « connaissance directe du réel », d'épisodique, s'établisse en lui, d'instant en instant renouvelée. Aucun système de croyances à adopter, donc. Un soupçon, plutôt, une soif et, venant à point pour y répondre, un ensemble de pratiques affûtées et transmises de maître à disciples depuis quelque six à sept mille ans, et dont le tantrika découvre l'usage, la saveur, les effets métamorphiques, au fil de sa sadhana, ou voie pratique de réalisation.

Une voie directe

Voie directe, le tantrisme s'expose d'emblée dans sa nudité, essence offerte à tous les regards, sans secret ni progression par étapes où les mystères se trouveraient un à un dévoilés au gré de l'évolution du disciple. Tout est là, dès le départ. Et pour cause : il ne s'agit pas pour l'adepte de sortir de sa condition présente et, au terme d'une purification, d'atteindre à un état neuf, inconnu jusqu'alors, mais bien de réaliser ce qu'il est, ce qu'il a toujours été - Conscience. « La Conscience est partout, énonce sobrement le Vijnanabhaïrava Tantra (Tantra de la Connaissance Suprême). Il n'y a aucune différenciation. Réalise cela profondément, invite-t-il, et triomphe ainsi du temps. » « L'expérimentateur dont la conscience est contractée perçoit l'univers sous sa forme contractée », explicite le Pratyabhijnahrdayam (Cœur de la Reconnaissance), qui poursuit : « La Conscience absolue devient conscience individuelle par cette contraction même, provoquée par les objets de conscience », avant de conclure, dans une réconciliation-réintégration des apparents contraires : « La conscience individuelle est la Conscience absolue. » Tout est dit, oui. Tout est spontanément, librement exposé. Que celui qui a de « grandes capacités », comme le nomment les textes, entende et, instantanément, réalise.

Mais tout le monde ne peut être Lalla, cette yogini et poétesse du XIVe siècle, célèbre chez les soufis comme chez les tantrika, et qu'un unique enseignement de son maître - « Pourquoi cherches-tu à l'extérieur ce qui est à l'intérieur ? » - suffit à libérer. Pour le commun des mortels, trop de clarté aveugle. Ainsi ces affirmations, ces constats offerts par les textes ou le maître, n'ont sur la plupart qu'une résonance conceptuelle, voire poétique - c'est-à-dire mentale. Au pire, ils laissent indifférent, ou éveillent une curiosité purement intellectuelle. Et le « secret », pour être exposé à tous, n'en est pas moins bien gardé. Au mieux, ils ébranlent quelques certitudes objectives et éveillent dans le cœur, dans le corps, comme un pressentiment, un souvenir originel, la nostalgie d'un « voir », d'un « percevoir le monde », et soi-même dans le monde, autrement. Pour que ce pressentiment s'actualise, pour que la personne qui se vit, se ressent comme une individualité séparée du monde goûte à la non-séparation (samyama), à la non-différenciation, d'autres moyens se révèlent nécessaires. Toute une palette de moyens, pratiques, techniques dont le tantrisme dispose, chacune invitant le sadhanka à faire par lui-même l'expérience de cet arrêt du temps, à vivre ce pur Silence, cet espace, ce frémissement de la Conscience une où sujet et objet, observateur et chose observée se fondent.

Voie non-duelle, donc, puisque conscience individuelle et Conscience absolue ne font qu'un, la voie tantrique privilégie l'expérience directe. L'étude théorique de la doctrine est sans valeur, répètent à l'envi les Tantra. Ce qui importe, c'est la mise en pratique des méthodes par lesquelles l'adepte réalisera sa vraie nature : pure Conscience d'où tout émane et où tout se résorbe, Essence commune à tous les phénomènes que seule la limitation de ses perceptions lui fait tenir pour séparés. Le yoga tantrique, en effet, invite à « réaliser que la nature innée » de l'esprit, « libre et éveillée depuis toujours, surgit dès que la pensée dualiste est abandonnée ». Voie de l'action dans le monde, et voie d'incarnation, le tantrisme prend la vie en général, et le corps en particulier, pour champ de l'expérience et lieu de la pratique. L'ascèse, ici - car c'en est une -, n'a rien d'ascétique. Bhoga et mukti, jouissance et libération, s'y avancent main dans la main. Point d'interdit ni de tabou - d'où l'attrait qu'exerce le tantrisme sur les Occidentaux et la réprobation qu'il suscite dans la société brahmanique. Rien à rejeter, au contraire - car toute tendance réprimée, toute dimension de l'être exclue par la force au prétexte qu'elle serait « mauvaise » ne saurait que ressurgir, et avec quelle violence, à un moment ou un autre d'une sadhana qui, par essence, engage le pratiquant dans son intégralité. Rien à quoi renoncer. Et surtout pas à la passion, cet élan, ce moteur sur la voie. Surtout pas le désir - que tant de voies spirituelles invitent à juguler. Ce n'est pas le désir, affirment en effet les Tantra, qui fait obstacle à la Connaissance, mais sa limitation : le désir par ignorance limité au désir d'un objet alors que, par essence, il est désir du Soi, de cette Plénitude, cette toute Complétude dont a soif l'individu illusoirement coupé de sa Source.

Travailler sur le désir

Désir illimité, désir sans objet : le voilà, le chemin tantrique, qui aiguise l'attention et ouvre à la Présence. Une attention non dirigée, sans tension ni intention, sans jugement ni comparaison ni but - sans mémoire ni devenir, donc. Une présence silencieuse et paisible où tous les processus intérieurs se laissent percevoir et, d'être ainsi accueillis sans manipulation, se déploient et s'auto-libèrent spontanément. Car, dès lors qu'aucun commentaire, qu'aucune activation ou répression mentale n'en court-circuite la trajectoire, dès lors que le sadhanka la goûte pleinement, « toute énergie participe à la libération ». Il n'en est de « bonnes » ni de « mauvaises » - deux qualifications, deux concepts dont le réel n'a que faire. Il n'en est que de limitées - par la peur, l'ignorance, l'attachement ou le rejet - ou d'illimitées. Ainsi, le yoga tantrique utilise le spectre intégral des situations, pensées, émotions, sensations qui s'offrent à l'expérience de l'adepte. Dès lors, tout devient pratique. Et c'est par « la qualité, la profondeur de sa présence au monde phénoménal » que « le tantrika touche à l'Absolu » dont la réalité est gorgée. Point d'ascétisme, donc, ni d'érémitisme, mais une ascèse de chaque instant, au sein même de la société. Une pratique où vie mystique et existence quotidienne s'intègrent l'une à l'autre ; où le foisonnement du réel tel qu'il est - et non tel qu'on voudrait qu'il fût - est le champ même de l'expérience, le lieu de la métamorphose. « La voie spirituelle, c'est vivre avec ce qui est là, indique Éric Baret ; ce n'est pas chercher à transformer, à changer, à se libérer (...) ! Vivre avec ce qui est là, accueillir (...) amène la transformation. »

Rien à transformer, donc, mais se laisser transformer - ou, pour être plus exact, se laisser Être, puisque Être est ce que, depuis toujours, nous sommes. Pas de quête extérieure, ni d'acte volontariste, ni d'objectif visé. La pratique comme terrain de jeu plutôt que comme chemin d'effort. La vie, et soi-même, comme spectacle autant que comme spectateur, un spectateur sans attente - mais non sans désir -, sans aucun de ces comportements, choix, orientations auxquels son conditionnement l'a accoutumé...

L'enseignement tantrique - comme le réel - cultive paradoxes et contradictions. Au point que la pensée, poussée dans ses ultimes retranchements, se heurte à ses propres limites et... finit par se taire. Le Silence seul demeure, où veille la Conscience. Les pratiques proposées se révèlent alors être moins des techniques en vue d'une progression, du fameux « Éveil », qu'une célébration, instantanément savourée, de cet Éveil, de cette Présence. Ainsi de la méditation, qui est moins un moment d'assise où les pensées s'apaisent dans l'attention silencieuse que cette même attention paisible et silencieuse portée, à chaque instant de la journée, sur tout ce qui survient, en soi et « hors de soi » (si ce terme signifie encore quelque chose). Ainsi du yoga postural, non pas quête de la pose parfaite mais attention au ressenti - corps et esprit et souffle réunis en une même perception globale -, attention qui se prolonge, elle aussi, dans la vie courante perçue de plus en plus, de plus en plus finement, par un corps/esprit libéré de son carcan mental. Une vie perçue autrement, tous les sens mêlés, le corps comme frémissement qui, dans le ressenti, s'étend aux dimensions de l'espace. Perçue spontanément par l'adepte-témoin qui se sent joué par la vie autant qu'il la joue, spectateur qui peu à peu se fond dans le spectacle, acteur qui s'efface dans l'acte spontané, sans acteur, sans commentateur, sans ego.

Ainsi, des techniques sexuelles, si mal comprises parce qu'extirpées de leur contexte.

Pour une large part, le tantrisme doit à maithuna, la pratique de l'union sexuelle, son succès auprès des Occidentaux. Il n'est que de voir la multiplication des ouvrages et des stages qui proposent, sous l'appellation « Tantra » et dans l'écrin d'un vocabulaire spirituel disparate, des techniques et exercices de thérapie sexuelle. Exercices énergétiques et thérapeutiques qui, pour utiles et féconds qu'ils puissent être sur le plan du développement personnel, n'ont, hormis leur dénomination fantaisiste - pour ne pas dire abusive -, rien à voir avec le tantrisme.

Ainsi du tout aussi fameux kundalini yoga, ou réveil de l'énergie fondamentale (kundalini) lovée à la base de la colonne vertébrale et dont la montée le long du canal central (susumna), de chakra en chakra jusqu'au sommet du crâne, offrirait et l'extase et l'acquisition de pouvoirs yogiques, l'une et les autres convoités - de façon tout aussi fantaisiste - par bien des adeptes du « néo-tantra ». Que ces pouvoirs yogiques soient une réalité, la tradition l'affirme. Et la logique le conçoit : si l'adepte trouve accès à la conscience cosmique et découvre que, loin d'être séparés comme son conditionnement le lui laissait croire, choses et phénomènes (y compris lui-même) sont un, pourquoi ne pourrait-il, dès lors, intervenir sur les interactions entre n'importe quels phénomènes ? Télépathie, guérison, projection de l'esprit hors du corps... tels sont quelques-uns des pouvoirs yogiques répertoriés par les textes tantriques. Mais quel but personnel, égotique, pourraient bien servir ces pouvoirs, rappellent-ils, dès lors que celui qui les détient n'a, précisément, plus d'ego, ne se tient plus pour une « personne » ?... 



 

dimanche 11 septembre 2016

"L’INFLUENCE DU RAYONNEMENT COSMIQUE SUR NOTRE AVENIR"




BIOGRAPHIE D’UN VISIONNAIRE

    Dr. Dieter Broers a mené ses recherches jusqu’en 1992 aux universités de Berlin comme biophysicien dans les domaines des fréquences et des thérapies régulatrices. Ses travaux ont été à l’origine de brevets internationaux. Actuellement, il continue ses investigations à Athènes. Depuis 1997 il est Directeur de la biophysique auprès de l’International Council for Scientific Development (ICSD), et membre du Committee for International Research Centres.

    Son film documentaire “(R)Evolution 2012?” est sorti dans les cinémas en février 2009

    Les thèses du biophysicien Dr Dieter Broers semblent vous couper le souffle. Il met notre ressenti et nos agissements en relation avec l’activité solaire – et il prédit pour l’humanité un saut quantique élémentaire de la conscience.

    Depuis trois décennies Dieter Broers s’occupe particulièrement des ondes électromagnétiques. Et il a fait des découvertes qui ont marqué l’époque. Pour «HÖRZU» il a expliqué en exclusivité le rapport entre le rayonnement du soleil et notre avenir.

INTERVIEW du Dr Dieter Broers (biophysicien)
janvier 2009

HÖRZU : Monsieur Broers, vous mettez le soleil en relation avec notre psychisme. Cela semble d’emblée curieux. Veuillez nous expliquer cette relation.

DIETER BROERS : Chacun connaît la vitalité que le soleil peut provoquer. Chacun connaît le cycle des saisons. On sait que les déprimes hivernales sont en relation avec le soleil, le manque de lumière. D’autres cycles naturels en-dehors des annuels existent et le soleil traverse des processus divers. Il envoie des charges – des électrons et des protons – qui modifient le champ magnétique de la terre. Dans ce domaine, il est reconnu que l’influence sur les systèmes biologiques est significative.

Autrement dit ?

Il existe des relations avérées entre l’intensité et les variations du champ magnétique terrestre d’une part et les états d’humeur et de conscience de l’homme. Des études ont clairement établi des liens entre certaines irrégularités magnétiques et le nombre d’entrées en cliniques psychiatriques, d’accidents de la circulation ou de suicides. Des scientifiques de la NASA, parmi lesquels le professeur Franz Halberg, ont réussi à établir le lien direct entre la survenance d’infarctus et les modifications magnétiques sur terre, générées par le soleil. On peut partir de l’idée qu’une grande partie de nos “maladies de civilisation” résulte des irrégularités du champ magnétique.

J’espère qu’il existe aussi des exemples positifs.

Oh oui. Ces mêmes modifications du champ magnétique ont aussi abouti de façon prouvée à faire surgir des idées de génies à l’inspiration. Les dates de création de grandes symphonies, d’œuvres poétiques d’inventions extraordinaires sont d’évidence en relation avec celles-ci.

Tout cela en relation avec des champs magnétiques modifiés ?

Par un exemple je vais vous démontrer comment les champs magnétiques nous influencent. Dans les années 60, la NASA a mandaté l’institut pour la psychologie du comportement Max-Planck à Andechs pour une requête très particulière. Il s’agissait de connaître le comportement de l’homme lorsqu’il est coupé des champs électromagnétiques et magnétiques naturels.

Des séries d’expérimentations ont été conduites durant plusieurs années: dans un bunker, des personnes en bonne santé ont été coupées de l’influence du champ magnétique terrestre ainsi que des fréquences de résonnance de la terre. Tous ces “cobayes” devaient vivre dans ce bunker pour une durée librement choisie. Ils pouvaient choisir le rythme de sommeil, prendre de la lecture, mais une chose ne leur était pas possible: un quelconque contact avec le monde extérieur afin de leur enlever toute possibilité objective d’évaluer le temps écoulé.
Il en est résulté un constat passionnant: directement à la sortie de leur demeure on les questionnait sur leur appréciation de la durée du séjour. Tous étaient convaincus de n’y avoir passé que peu de jours. Cependant la durée réelle était significativement plus longue. Par exemple, un des bénévoles a motivé l’arrêt volontaire de l’expérience par la nécessité d’assister au mariage de son frère, prévu le lendemain.

Ce “cobaye” était convaincu d’avoir passé au maximum 3 jours dans le bunker alors qu’en réalité il s’agissait de 9 jours.

Se produit-il une dilution du temps ?

Exactement. La grille du sommeil se modifie aussi de manière frappante. On a pu observer des dysfonctionnements du cycle de menstruation chez les femmes, des modifications de la température du corps ainsi qu’un stress psychique chez les volontaires. Cela signifie que, en nous, tout obéit à une horloge extérieure qui semble synchroniser les vibrations propres au corps. Notre corps ajuste de nombreux taux vibratoires qui sont spécifiques au cœur, au cerveau, à l’œil ou à nos cellules.
Il semble que ces rythmes propres à notre corps soient calibrés par des champs naturels que la terre met à notre disposition. Ils sont synchronisés comme toutes les pendules des gares par une horloge centrale. Si ces champs naturels ne sont pas présents ou se modifient, nous réagissons par une sorte de désynchronisation.

Qu’en est-il devenu des résultats de cette expérience ?

Ils ont été utilisés pour la recherche spatiale de la NASA, au profit des astronautes qui sont naturellement à l’écart du champ magnétique de la terre lorsqu’ils sont dans l’espace. Les résultats ont été publiés. Il s’agit d’une recherche fondamentale sérieusement menée durant les années 60.

Ces phénomènes ont-ils aussi une influence sur le collectif humain ? Qu’en est-il par exemple du cas du mur en 1989 ?

Les auteurs Adrian Gilbert et Maurice Cotterell explicitent les relations entre l’ascendance et la disparition d’empires et les cycles solaires correspondants. Depuis les Babyloniens jusqu’à l’Empire romain ou à l’époque de la culture Maya. Je me rappelle aussi très bien de travaux menés par un collègue qui dirigeait la station de mesures des variations du magnétisme de la terre à Potsdam. Il mettait en comparaison des résultats de mesures complexes du champ magnétique terrestre avec des événements.
Les résultats semblaient incroyables: les observations étaient probantes au point de pouvoir reconnaître des mutations fondamentales débouchant sur la dissolution de l’Union soviétique. Ce qui a débuté par la glasnost et la perestroïka pour connaître une première fin avec la chute du mur pouvait être retracé dans l’interprétation des résultats de mesures.

Peut-on sonder le futur avec l’astrophysique?

L’astrophysique est familière des cycles solaires et peut faire des prévisions pour l’activité solaire future.

Il existe de nombreux cycles avec des apparitions diverses. Lorsqu’on compare ceux-ci avec les répercussions connues sur notre psychisme, on dispose d’un instrument prévisionnel très révélateur.

Selon toute vraisemblance, une activité solaire inhabituellement extrême nous attend d’ici 2012. Ce sera le point culminant de notre cycle solaire actuel.

Elle va nous transformer ? Ce serait une fatalité contre laquelle nous n’avons pas de défense.

Au conditionnel. Nous devons accepter d’être influencé par des champs extérieurs. Si nous pouvons comprendre que nos corps maintiennent eux-mêmes nos fonctions par électromagnétisme, et que nous admettons que des champs naturels extérieurs conduisent nos fonctions vitales, alors nous serons capables d’humilité face au “plan de vie global”. Une telle attitude n’est pas de la fatalité.

Que pouvez-vous nous dire sur les transformations qui nous attendent ?

Le peuple centraméricain des Mayas nous a légué à ce sujet l’information que cette “Époque finale” des temps serait conduite par “une volonté cosmique”. Une sorte de rayon de synchronisation serait dirigé (en provenance du centre de notre voie lactée) vers notre terre permettant un réalignement de notre humanité.
Les Mayas ont été capables, à l’aide de leurs connaissances astronomiques extrêmement avancées, de dater pratiquement tous les événements d’importance. Leurs calculs immortalisés dans le “Tzolkin”, le calendrier Maya, indiquent pour 2012 un dernier processus fondamental de transformation. Les Mayas l’ont décrit comme “ascension dans la 5ème dimension”. En observant le cours de notre crise mondiale actuelle, qui semble se diriger vers un final monumental, on pourrait croire à la pertinence de leur prophétie.

En plus du champ magnétique terrestre et du rayonnement électromagnétique solaire, existe-t-il d’autres sources qui nous influencent ?

Oui. Des rayons que l’on est capable de mesurer depuis environ 15 ans seulement. La NASA parle d’événements sensationnels qui semblent pratiquement identiques aux informations transmises par les Mayas. Le rayon de synchronisation mentionné par les Mayas semble maintenant être reconnu par les astrophysiciens.
Ils rapportent que du centre de notre galaxie, un rayonnement énergétique pas concevable auparavant semble éclairer la terre “comme un phare venant du plus profond de l’espace”. Durant les années passées, le rayonnement s’est amplifié de plusieurs centaines de pourcents. Ayant étudié depuis près de 30 ans ces thématiques, je puis confirmer que nous assistons à des changements qui auraient été inconcevables auparavant et qui s’adressent en premier lieu à notre état de conscience.

Qu’en dit l’astrophysique de ce rayon étrange ?

C’est une grande énigme. Et revoilà le calendrier Maya. Il dit assez concrètement ce qui va arriver à la fin des temps, peu avant 2012, c’est-à-dire relativement beaucoup de chaos sur notre planète. Comme déjà évoqué, les Mayas prévoyaient une réorientation de l’univers par ce rayon de synchronisation.

Alors on peut se poser la question de l’origine du calendrier Maya. Les Mayas étaient-ils déjà de si valeureux astronomes il y a plusieurs milliers d’années pour être capables de concevoir ce calendrier, ou alors l’ont-ils reçu d’une intelligence extra-terrestre comme certains le soupçonnent?

Il est certain que les Mayas se sont toujours considérés comme voyageurs dans l’espace temps. Le temps comme nous le connaissons n’est qu’une seule dimension parmi les douze de notre conception du monde. Par la physique quantique nous avons dû nous rendre à l’évidence qu’il existe des temps linéaires en directions opposées.
La nature nous le montre d’ailleurs. Nos cellules sont capables d’accéder à des informations en amont comme en aval du temps. Transposons cela maintenant au niveau macrocosmique. Les Mayas n’auraient-ils pas été capables de voyager dans divers états de conscience pour pouvoir visiter des espaces de temps différents? N’auraient-ils pas été en mesure d’aller chercher ce calendrier dans leur futur pour nous le léguer? Aussi incroyable que cela paraisse, de telles théories existent.

L’archéologie s’est-elle toujours contentée de constater simplement l’existence du calendrier Maya ?

Oui, et la description du calendrier est restée à l’état événementiel. Mais ces événements sont tellement frappants que les chercheurs se trouvent devant une énigme. Les Mayas étaient, par contre, certains d’avoir déjà vécu jusqu’en 2012. Selon leur culture, pour eux tout a déjà eu lieu. Si c’est réel, ce serait une explication pour toutes les prophéties du calendrier Maya et leur pleine pertinence. Il existe pourtant d’excellents voyants, mais curieusement aucun n’a été capable d’aller au-delà de l’année 2012.

Qu’entendez-vous par là ?

Je parle de la voyance professionnelle. En Russie, il y a des voyants professionnels, appelés des extra-sensitifs, qui sondent le futur. J’ai pu me convaincre qu’aucun d’eux n’a su franchir la barrière de 2012. Donc nous nous retrouverions dès 2012 en territoire totalement vierge, ce qui nous permettrait pour la première fois de modeler notre futur en toute liberté.

Comment vont se manifester les changements dès 2012 ?

Nous n’aurons certainement pas de plus grosses têtes ou un corps différent. Selon mes réflexions, il va y avoir un saut de conscience, quasiment de l’état d’homme à celui de sur-homme.

Un saut? N’est-ce pas en contradiction avec la théorie de l’évolution?

Absolument pas, l’évolution suit une intention cosmique qui n’est jamais linéaire mais se fait par sauts. Chaque fois qu’un seuil d’expérience est atteint, une nouvelle espèce apparaît.

Quelles valeurs de seuil ?

Le professeur Peter Russell qui a étudié la physique à Cambridge auprès de Stephen Hawking dit la chose suivante: “la vie évolue toujours à partir de formes simples vers plus de complexité. Les structures sont de plus en plus différenciées et les éléments sont toujours plus interdépendants dans leur organisation. Le point culminant momentané de cette évolution en accélération se trouve être l’homme et la civilisation humaine.”
Russell a calculé que les séries par huit milliards correspondent à de telles valeurs de seuil. Ainsi, il faut environ huit milliards de neurones pour constituer une conscience. Le saut de conscience qui nous attend sur la terre est en relation avec la masse critique du nombre d’humains, et aux huit milliards nous y arrivons bientôt. Cette théorie est prise très au sérieux par beaucoup de chercheurs, même si elle semble fantasque.

Comment percevons-nous ce processus ?

Considéré sous l’angle pathétique, on nous rappelle notre héritage cosmique. On nous offre la possibilité d’échapper à nos modèles figés, d’étendre notre développement, afin d’abandonner des agissements qui ont détruit notre terre et notre société par notre cupidité égoïste. Il se manifeste quelque chose que l’on pourrait exprimer ainsi: dieu donne un coup de pouce. Comme s’il procédait à un petit correctif.

Que se passera-t-il dans nos têtes ?

La fréquence alpha est le portique entre notre inconscient et notre état d’éveil. Nous le franchissons toujours relativement rapidement au moment de s’endormir ou au réveil. L’évènement cosmique nous permet de nous mettre dans cet état et d’y demeurer, ce qui nous permet, en état d’éveil, de voir des choses déposées dans l’inconscient. Nous percevons nos traumatismes, nos “cadavres dans l’armoire”.
Où ai-je pris plus que ce que j’ai donné ? Ou donné plus que repris ?
Et, simultanément, nous comprenons qu’il y a des corrections à faire. Au travers de mes longues recherches scientifiques, je peux prouver qu’avec ces fréquences, plus présentes qu’auparavant, des guérisons ont été réalisées.

Guérir des maladies ?

Il y a bien des années, mon équipe et moi avons réussi au cours de recherches cliniques à mettre des patients considérés en fin de toute thérapie possible, grâce à des champs électromagnétiques précisément définis, dans un état leur permettant de connaître l’origine de leur maladie et engendrer une guérison. A l’évidence, les cellules malades ont “réappris” à communiquer et à retrouver un comportement “social”. Des prises de vue au microscope montraient que les cellules malades se remettaient en liaison avec les saines. Elles se sont “resocialisées”.
Ces champs sont très semblables au champ magnétique terrestre actuel, tel qu’il agit sur nous tous. L’apparition d’une maladie a certainement une corrélation avec des déviations par rapport à la normalité prévue par la nature.
Vu sous cet angle, nous pouvons nous considérer comme des enfants de Dieu ayant refusé leur héritage. Il y a un côté dramatique, mais dans ces moments nous percevons notre part de divinité et pouvons l’accepter. Lorsque je conçois être un aspect d’un grand Tout cosmique, mon comportement devient automatiquement éthique et social.

Alors on peut comparer la maladie de l’homme à la maladie de la société ?

Oui. Toute cellule cancérigène a un comportement asocial. Elle prélève plus que ce qu’elle ne restitue et oublie qu’elle ne pourra pas survivre ainsi. A son hôte elle extrait toute substance vitale et simultanément à elle-même. L’état naturel originel est basé sur un comportement social. La cellule cancérigène ne pourra survivre qu’au moment de se souvenir de ses vertus.

Les événements cosmiques du moment et le saut de conscience qui s’ensuit pourront-ils nous mettre en situation de sauver malgré tout le monde? Fin de l’exploitation, des guerres, des atteintes à l’environnement?

Pour moi il s’agit d’un acte de la “grâce divine”. Je reste convaincu que deux choses vont se produire concernant notre cœur et notre esprit. Une extension du niveau mental va se produire par l’ouverture du cœur.

Friedrich Schiller disait déjà: “il semblerait que depuis Aristote nous n’ayons plus rien appris de nouveau. Depuis l’époque d’Aristote nous savons ce qu’est la démocratie. Nous comprenons la structure sociale. Mais finalement nous sommes restés des Barbares.” Schiller disait encore: “le changement n’arrivera que lorsque nous explorerons notre mental avec le cœur.”

A mon avis, nous nous trouvons exactement dans cette phase. Par cette connaissance intériorisée, nous influencerons nos comportements qui nous offriront de nouveaux niveaux d’indépendance pour faire de nous des hommes libres. Et, lorsque nous utiliserons notre nouvelle autorité dans le contexte prévu par la nature pour créer de l’harmonie, nous arrêterons de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

Alors nous nous trouvons précisément dans l’apocalypse selon Saint-Jean et, en 2012 c’est l’arrivée du sauveur, l’illumination, le discernement ? Pourrait-on considérer la bible comme notre calendrier Maya à nous …

Il n’y a pas bien longtemps, j’ai précisément discuté de ce sujet avec des chrétiens croyants. Bien que fortement enracinés par une éducation dans un contexte théologique rigoureux, ils ont été en mesure de débattre au sujet de telles suggestions et ont même été confrontés à de fortes émotions. Les larmes coulaient. Et ce, après être arrivés aux mêmes conclusions que celles que vous évoquez.

Vous-même, avez-vous aujourd’hui une lecture différente de la bible ?

Je ne me considère pas comme un connaisseur de la bible. Cependant, je me souviens encore de certaines histoires depuis mon instruction religieuse. Je n’avais pas compris la parabole du fils perdu. Pourquoi autant d’injustice de la part du père des deux fils pour punir celui qui est demeuré à la maison et faire la fête pour le retour de l’autre? Il m’apparaît maintenant clairement, et c’est ce qui a provoqué les larmes dans le groupe, que cette parabole doit être transposée à l’ensemble de l’humanité. Ce fils est rentré selon son libre arbitre. Pas en obéissant à une consigne. Au contraire, par révélation et par ses propres expériences. Voilà comment je l’imagine. Et je puis le percevoir avec le cœur.

Enrichis par les expériences acquises par chacun, nous revenons à la conviction que nous formons un tout.

Quelles sont vos expériences avec des personnes définitivement imperméables à vos thèses ?

Certains ne s’y feront jamais, ils n’essayent pas vraiment de comprendre. Mais j’ai vécu un phénomène surprenant. Ils sont nombreux à dire: “je n’ai pas tout bien compris, mais je le sens bien. Et il y en a tous les jours plus.

Mais j’aimerais insister particulièrement sur une chose: les événements à venir vont nous libérer de l’illusion d’être des êtres sous tutelle. Il nous revient de reconnaître et accepter notre divinité naturelle. Aucun gourou, aucun maître ne pourra vraiment nous aider. Il n’y a que nous-mêmes qui pouvons arriver à la certitude qu’en tant qu’individu nous faisons partie d’un tout harmonieux.
Nos recherches ailleurs peuvent bien nous apporter des expériences de valeur, mais le bonheur est à l’intérieur de nous. Si nous pouvons percevoir cela, nous comprendrons que jusque-là la plupart de nos désirs n’étaient que de nature compensatoire.




"LE SOLEIL PEUT-AFFECTER TOUS LES ASPECTS DE L’HUMANITÉ?"

Le soleil affecte tous les aspects de la vie

Le soleil affecte nos vies à un niveau beaucoup plus important que ce dont nous avions conscience jusque-là.. Depuis que notre Soleil entre dans une activité maximum inhabituelle, il est fort probable que nous serons directement touchés.
Sans aucun doute, notre soleil détermine notre vie. Sans notre soleil, il n’y aurait pas de vie sur Terre - le soleil crée et entretient la vie. Mais il a une influence sur la vie humaine qui va au-delà de l’aspect physique et biologique.

Comme nous l’avons vu dans le processus de la fin des temps, l’article Accélération du temps, la fin d’un cycle qui a commencé depuis 2012 et sans doute peut-être même bien avant, l’activité solaire et le rayonnement cosmique influe fortement sur la conscience et plus encore, sur notre ADN.

C’est une mutation évolutionnaire car de notre soleil central, la lumière Galactique Photonique est encodée au sein de l’intelligence et provoque la mutation de l’ADN. Non seulement l’ADN absorbe la lumière des photons, mais elle émet également de la lumière afin de former notre réalité physique … en transformant la matrice de matière grâce à l’intensité de la lumière purificatrice.

Influences de l’Activité Géomagnétique sur la Conscience Humaine

En effet, une étude récente du magazine ” New Scientist ” indique une connexion directe entre les tempêtes solaires du Soleil et le système biologique humain. Le conduit qui dirige la météo de la Terre à travers le Champ Magnétique Terrestre est le même conduit qui facilite l’influx de particules chargées provenant du Soleil à travers le champ magnétique (aurique) entourant le corps humain.

Dans le film proposé : ‘La révolution Solaire‘, le célèbre biophysicien allemand Dieter Broers, fournit un ensemble d’arguments significatifs pointant vers une multitude de preuves scientifiques qui montrent une corrélation remarquable entre l’augmentation de l’activité solaire et les avancées de nos capacités, créatives, mentales et spirituelles. Nous sommes en plein milieu d’une hausse spectaculaire des perturbations solaires qui ont la capacité de modifier le champ électromagnétique de la Terre et par conséquent notre écologie globale.

Cependant Broers ne voit pas cela comme l’imminence d’une apocalypse mais comme l’aube d’une nouvelle ère. S’appuyant sur une recherche provenant de diverses disciplines, il montre comment l’activité de l’éruption solaire porte le potentiel d’accroître nos capacités cérébrales et d’élargir nos esprits de façons que nous n’aurions jamais imaginé possible. Les capacités actuellement considérées comme extraordinaires ou supra naturelles - télépathie, perception extrasensorielle, et quotients intellectuels hors norme - pourraient bientôt devenir ordinaires et naturelles et pourraient très bien nous aider à résoudre les crises mondiales émergentes auxquelles nous sommes confrontés.

Sans aucun doute, notre façon de penser, de sentir, d’être en relation, de communiquer et d’expérimenter la réalité a changé de façon spectaculaire au cours des dernières années et Broers affirme que ces changements finiront par aboutir à de nouvelles formes de conscience et d’harmonie sur Terre. L’humanité va passer par un saut évolutionnaire, dit Broers, et le processus a déjà commencé.


SOLAR RÉVOLUTION En Français:
Documentaire: 1H42
 







lundi 7 mars 2016

"LES CHAMPS DE LA CONSCIENCE"


Notre cerveau est affecté par notre environnement. Au gré des circonstances, s’y créent des champs d’énergie. Quel rôle jouent-ils dans notre santé ?

Malaisie, le soir venu, des milliers de lucioles éclairent la rivière de Kuala Selangor. Au début, leur scintillement est aléatoire. Au bout d’une demi-heure, toutes brillent au même moment. Le phénomène est connu : le vivant tend à entrer en résonance et à se synchroniser avec son environnement. « Nous sommes en permanence entraînés, confirme le Dr Denis Bédat, chercheur en biophysique et spécialiste des états cérébraux. Ainsi, après 3 mois de cohabitation, deux femmes finiront par avoir leurs règles simultanément. » Au quotidien, il n’en va pas différemment. Imaginez-vous au milieu d’un centre commercial bondé, happé par le monde alentour. Puis lové dans votre canapé, bercé par une douce musique, replié sur votre intériorité. Dans un cas ou dans l’autre, votre être ne vibre pas de la même chose. Cette réalité est physiologique : le bruit, la lumière, les couleurs, le calme ou la frénésie… Ce que nous vivons et le milieu dans lequel nous nous trouvons « résonnent en ondes » dans notre corps. Au niveau cérébral, « plus les sollicitations extérieures sont fortes, plus les neurones absorbent et traitent d’informations », plus cette activité accroît l’intensité de l’énergie électromagnétique dans le cerveau.


Des rôles précis

Oscillant généralement entre 0,5 et 40 Hz par seconde, ces champs sont le « pouls de notre conscience ». Classés par la science en 4 grandes catégories, du sommeil profond à l’activité intense, chacun est le reflet d’un état mental particulier, tous ont des impacts sur nos processus biologiques. « La libération de tel ou tel neurotransmetteur dans le cerveau est conditionnée par l’intensité des communications entre les neurones », explique ainsi Denis Bédat. Au centre commercial, l’ambiance est électrique, l’esprit s’échauffe, la fréquence cérébrale s’élève, jusqu’à déclencher une hormone du stress. Chez vous, l’atmosphère est calme, le rythme cérébral s’apaise, une hormone du bien-être se libère.
Connaître ces phénomènes permet de maîtriser leurs effets sur notre santé. « Grâce à des systèmes d’électroencéphalogramme et de neurofeedback, disponibles pour l’instant dans certains centres de recherche neuro-hospitaliers, il est désormais possible d’identifier en temps réel la fréquence cérébrale dans laquelle on se trouve et d’agir sur elle », indique le chercheur. Comment ? D’abord par « des exercices d’autorégulation », basés sur la force de l’intention : « Le patient regarde ses ondes cérébrales à l’écran puis essaie de les faire évoluer. » Cette technique demande un entraînement, mais permet à terme d’atteindre le niveau vibratoire souhaité, « simplement en se remémorant l’exercice, sans le refaire ».
Autre possibilité : modifier le champ à l’aide de stimulations multi-sensorielles externes. « Le rythme cérébral d’un enfant souffrant de troubles de l’attention est bloqué entre 8 et 12 Hz, explique ainsi Denis Bédat. Sous forme de sons, de lumière, de vibrations et d’ondes électromagnétiques, on lui envoie des signaux montant progressivement jusqu’à 15 Hz, qui est la fréquence de la concentration. Après 3 semaines de protocole, le cerveau n’a plus besoin d’aide pour atteindre ce niveau. »


Maîtrise de soi

Le scientifique s’enthousiasme : nous tenons peut-être là le futur moyen d’optimiser nos potentiels. « Imaginez un pendentif ou une application Smartphone capable de détecter la fréquence cérébrale dans laquelle vous vous trouvez, puis de vous envoyer des signaux pour arriver à celle désirée. Vous avez un quart d’heure pour faire une sieste ? Vous programmez votre outil sur 3 Hz, pendant 15 minutes. Besoin de vous relaxer ? Un petit coup de 8 Hz. Un rendez-vous important ? Cap sur 15 Hz, pour être attentif et performant. » La recherche y travaille… En attendant, de nombreuses études montrent que des méthodes ancestrales comme la méditation permettent de réguler et d’harmoniser les champs d’énergie dans les deux hémisphères du cerveau, quel que soit l’environnement alentour, et donc d’être davantage maître de son bien-être. « Les grands yogis atteignent rapidement l’état de conscience de leur choix et s’y maintiennent, même au milieu d’une discothèque ! rappelle Denis Bédat. Leurs ondes cérébrales sont structurées, parfois même harmoniques. Leurs lobes corticaux vibrent au diapason. C’est la porte de l’illumination. »


De 12 à 40 Hz : Béta, le champ de l’attention

Vous êtes au travail, concentré sur un dossier. Le téléphone sonne, un collaborateur paniqué vous soumet un problème. Vous l’écoutez, tout en essayant de continuer votre tâche. Coup d’œil sur la montre, vous êtes en retard à votre déjeuner. En chemin, vous manquez de vous faire renverser par une voiture, pestez contre le conducteur. Le restaurant est bruyant, vous redoublez d’efforts pour suivre la discussion… En prise directe avec votre environnement, vous avez des choses à faire et vous les faites. Objectif : efficacité. Dans ces moments, les neurones téléchargent et traitent rapidement des tonnes de données ; ça chauffe sous le casque, l’énergie s’élève, les ondes sont courtes, compactes, leur fréquence élevée. Confronté à une situation exceptionnelle de difficulté ou de danger, vous pouvez même atteindre gamma (40 Hz et plus) : en état d’alerte, votre cerveau capte encore plus d’informations, en garde davantage en mémoire. Par ce processus, le contenu de chaque instant se densifie, le temps se ralentit, vos perceptions et réactions sont étonnantes d’acuité.
Atteindre les hauteurs de bêta déclenche la libération de cortisol et de noradrénaline, qui entraîne la constriction des vaisseaux sanguins, l’augmentation du rythme cardiaque, l’élévation du taux de sucre dans le sang, la création d’une tension musculaire. Ces pics sont utiles pour faire face à une situation, mais s’ils se prolongent, ils affaiblissent le système immunitaire, accélèrent le vieillissement, peuvent entraîner une fatigue chronique. Si l’on ne sait pas gérer l’hypersollicitation et la pression, on peut aussi se laisser submerger émotionnellement, devenir moins performant. Bonne nouvelle : pratiquer la méditation et la « pleine conscience » aide à focaliser son attention, contrôler les facteurs de stress et tirer parti des états de haute fréquence.


De 7,5 à 12 Hz : Alpha, le champ du lâcher-prise

Allongé dans votre canapé, vous regardez le soleil se coucher. L’ambiance est douce, vos pensées vagabondent, s’associent librement. Vous sortez vos crayons pour dessiner, un roman pour bouquiner. Tout en restant conscient du cadre environnant, votre esprit se tourne vers un lieu plus intérieur. Objectif : sérénité. Quand le mental n’est pas engagé dans une activité ou un milieu prenants, le cerveau reçoit moins de données sensorielles et d’énergie électromagnétique. Le rythme cérébral se la coule douce, et ça se voit : il est lent et diffus. Les aires du cerveau chargées normalement de détecter les stimuli extérieurs se mettent en veilleuse, l’environnement perd de son importance.
A ces fréquences, le cerveau libère des endorphines, le souffle et la pression sanguine se ralentissent, le stress diminue. A 10 Hz, un signal stimule la sérotonine, « un messager chimique naturel qui favorise la détente, soulage la douleur, aide à réguler l’humeur, l’appétit et le sommeil, ainsi que la détente musculaire », explique Denis Bédat. Cet état favorise aussi la création de nouvelles cellules et connexions cérébrales. Pour le cultiver, cap sur des exercices de respiration, de méditation ou de relaxation.


De 3,5 à 7,5 Hz : Téta, le champ de l’inspiration

Vous êtes allongé dans l’herbe, détendu, les yeux perdus dans le ciel. Tout à coup, vous distinguez des formes très nettes dans les nuages, qui vous inspirent. Ou bien vous êtes assis dans l’obscurité, les yeux fermés. Pas un bruit. Privés de stimulation, vos sens sont au repos, votre esprit s’enfonce dans un état de méditation profonde. Vous êtes toujours là, mais plus vraiment maître à bord. Le paysage est celui de votre intériorité, des rêves et des souvenirs oubliés affleurent, des images émergent, des connexions et des idées surgissent. Objectif : créativité.
« Cet état n’est pas facile à observer car nous sommes conditionnés, quand ces fréquences diminuent, à plonger rapidement dans le sommeil », note Denis Bédat. A ces niveaux, le système nerveux central s’isole, notre esprit est tout ouïe pour notre monde intérieur. Là nichent les solutions aux problèmes qui nous taraudent. A 5 Hz, le corps libère du potassium et du sodium, entraînant une « réinitialisation émotionnelle » qui efface tous les « mini-traumas » de la journée. à 4 Hz, c’est au tour des catécholamines, comme l’adrénaline et la dopamine, vitales pour doper nos capacités d’apprentissage et de mémoire.
Au quotidien, la présence accrue de champs alpha et thêta dans le cerveau, notamment grâce à la pratique régulière de la méditation ou la répétition d’un son basse fréquence comme celui d’un tambour chamanique ou d’un bol tibétain, crée une sorte de « tampon » qui empêche les facteurs de stress de l’entraîner vers de trop hautes fréquences. Un bon moyen d’être à la fois plus calme, plus créatif, et plus efficace.


De 0,5 à 3,5 Hz : Delta, le champ de la régénération

Il fait nuit, vous dormez à poings fermés, plongé bien au-delà des rêves dans un sommeil profond. Alors qu’en phase onirique, le cerveau est très actif, que le souffle et le cœur ont tendance à s’accélérer, là, tout se ralentit à l’extrême. Dans ces moments, aucune information n’atteint le cortex, l’esprit se déconnecte du monde extérieur autant qu’intérieur, le processus mental est au plus bas, le champ électromagnétique du cerveau très réduit. Les tensions musculaires sont minimales, la consommation d’énergie, le rythme cardiaque et la respiration sont faibles. Tout travaille en profondeur : les ondes cérébrales sont amples et espacées, les neurones oscillent en synchronie, la récupération physique est intense – d’où la nécessité d’un sommeil de qualité.
A l’état d’éveil, « l’envoi de fréquences d’1 Hz ou moins dans le corps provoque une vague régénératrice, euphorisante », indique Denis Bédat. L’accroissement des ondes delta dans le cerveau est aussi associé à l’empathie et l’intuition – comme si l’atteinte de ces fréquences permettait d’entrer en résonance avec un champ d’information non détecté par les canaux habituels. 


samedi 5 mars 2016

"DOCTEUR MARIO BEAUREGARD: LE POUVOIR GUERISSEUR DE LA CONSCIENCE"


Chercheur en neuroscience affilié au département de psychologie de l’Université de l’Arizona, Mario Beauregard est l’auteur de plus de 100 publications en neuroscience, psychologie et psychiatrie. Il a publié deux livres : Du cerveau à Dieu et Les pouvoirs de la conscience. Ses recherches sur la conscience lui ont valu d’être choisi par le groupe World Media Net comme l’un des « Cent pionniers du 21e siècle » (2000).

Réalisée en mai 2013, l’entrevue a été publiée en septembre 2013 dans le n°26 de la revue Néosanté.

Mario Beauregard, dans votre livre Les pouvoirs de la conscience, quel message principal souhaitez-vous transmettre à vos lecteurs ?

Je souhaite éveiller un maximum de personnes au pouvoir d’influence de la psyché, qui inclut l’esprit et la conscience, sur l’organisme. Contrairement à la vision matérialiste réductionniste dominante dans les sciences, particulièrement dans les neurosciences, nous ne sommes pas des machines biologiques complètement déterminées par les neurones, par les messagers chimiques du cerveau, par les gènes, et par l’environnement. L’esprit est doté d’une très grande capacité d’influence sur le cerveau et sur les autres systèmes physiologiques qui sont en lien avec cet organe. La limite de ce pouvoir est encore inconnue. Nier cette capacité a de graves conséquences sur la santé. Pour une personne qui souffre de dépression, qui croit que sa souffrance est déterminée biochimiquement, qu’elle manque de sérotonine et que l’unique solution est de prendre des pilules pour modifier le fonctionnement de son cerveau, c’est extraordinaire de réaliser que tout cela est faux, qu’elle peut agir sur son cerveau et sur son corps. Les implications sont énormes aux plans individuel et collectif.

Vos détracteurs vous accusent de promouvoir la pensée magique et de donner de faux espoirs aux malades. Que leur répondez-vous ?

Je ne fais pas la promotion de la pensée magique puisque je dis que les émotions et la conscience font partie des paramètres impliqués dans une dynamique psychologique et physiologique complexe. Si j’étais médecin, je n’affirmerais pas à un patient atteint de cancer qu’il va guérir s’il change sa façon de manger, de penser, s’il fait de la méditation, etc… Dans l’état actuel de nos connaissances, nous n’avons aucune certitude en matière de guérison, d’autant que les individus sont différents. Néanmoins, nier le pouvoir d’auto-guérison porte préjudice aux patients.

Il est possible qu’avec l’évolution de l’espèce humaine, plus nous devenons conscients, plus notre capacité d’influence sur notre organisme s’accroît. Nous faisons probablement des sauts quantiques. Cela expliquerait pourquoi les êtres humains n’ont pas tous les mêmes capacités. Tout à coup, on voit apparaître des individus capables de se guérir grâce à un type d’attitude mentale alors que du point de vue de la médecine conventionnelle, c’est impossible.

Est-ce à dire que les êtres humains ne seraient pas tous au même stade d’évolution psychique ?

Exactement. De même que nous n’avons pas tous les mêmes prédispositions pour jouer d’un instrument de musique, les dispositions et les aptitudes psychiques varient d’une personne à l’autre. Le fait que certaines personnes ne parviennent pas à maîtriser leurs émotions, leurs croyances, à influencer leur physiologie par leur conscience, ne signifie pas que c’est impossible pour tout le monde. D’ailleurs, nous en avons la preuve par la manifestation spectaculaire de certaines guérisons.

Quelle information devrait recevoir toute personne qui reçoit un diagnostic de maladie grave aujourd’hui ?

Une des clés de la santé semble être la gestion des émotions. Même dans le cas de maladies graves comme certains cancers, plusieurs études montrent que le fait de rester serein et d’entretenir des émotions positives, en pratiquant la méditation, la respiration consciente, la visualisation, permet de ralentir la progression de la maladie, voire même de la stopper dans certains cas. Il peut y avoir des rémissions. On ne peut pas affirmer à une personne en particulier qu’elle va guérir, mais cela met toutes les chances de son côté. Il est important également de réaliser qu’on n’est pas une victime, qu’on a une responsabilité. Les personnes qui entretiennent des émotions négatives produisent beaucoup de cortisol qui est très toxique pour l’hippocampe, une structure cérébrale impliquée dans la mémoire. Il y a de fortes corrélations entre ce type d’attitudes négatives et le développement de démences de type Alzheimer. Les gens qui sont déprimés pendant plusieurs décennies ont beaucoup plus de risque de développer une démence. Si une attitude mentale est maintenue pendant des mois, des années, c’est certain qu’à plus ou moins long terme elle aura un impact sur la physiologie. Chaque attitude qui est maintenue dans l’espace mental, bien que non matérielle, est couplée de façon informationnelle avec des processus physiologiques dans le cerveau, qui lui-même est connecté avec les autres systèmes physiologiques de l’organisme. Donc tout ce qui se passe au niveau mental a un impact partout dans l’organisme.

Si les croyances positives favorisent la guérison, les croyances négatives peuvent-elles aggraver l’état de santé d’une personne ?

Bien sûr, c’est ce qu’on appelle l’effet nocebo. Par exemple, lors des essais cliniques de médicaments, les formulaires de consentements mentionnent une liste d’effets secondaires possibles du médicament. Il y a toujours des personnes qui subissent ces effets secondaires alors qu’ils ont reçu le placebo, une substance sans aucun effet en soi. Cela se produit également pour des personnes qui suivent un traitement dont elles connaissent les effets secondaires possibles. Notre esprit est extrêmement malléable, suggestible, pour le meilleur et pour le pire. Alors mieux vaut le savoir et s’en servir de façon constructive.

L’effet nocebo peut être terriblement puissant. Dans les cas extrêmes, un individu peut mourir parce qu’il croit être malade. Il y a des cas bien documentés de personnes ayant reçu un diagnostic de cancer par erreur, alors qu’elles étaient bien portantes. Ces personnes décédaient à l’échéance annoncée par le médecin.  À l’autopsie, il n’y avait aucune cellule cancéreuse, ce qui confirmait l’erreur de diagnostic.

Comment les émotions peuvent-elles nous tuer ou nous sauver ?

C’est un processus de transduction. Ce qui se passe au niveau mental, qui est immatériel, se traduit au niveau physique. Or, les émotions positives et les émotions négatives sont traduites très différemment dans l’organisme, en termes des messagers chimiques libérés. Par conséquent, elles n’ont pas les mêmes effets immédiats sur l’organisme, ni les mêmes conséquences à long terme.

Il y a maintenant des personnes qui veulent tout mesurer pour faire de la médecine préventive. Cela a un effet très pervers. Beaucoup de foyers cancéreux dans l’organisme se résorbent spontanément ; peu de gens sont au courant de ce fait. Le dépistage précoce crée la peur de mourir qui est toxique pour l’organisme. On sécrète plus de cortisol, d’adrénaline, etc. C’est sûr que c’est nocif.

Dans votre livre vous expliquez que la guérison dépend du traitement perçu et non pas du traitement reçu.

C’est là qu’on voit comment l’aspect mental joue un rôle énorme dans la guérison. Je vais vous donner un exemple. Une étude a été faite à Vancouver avec des patients atteints de la maladie de Parkinson traités avec un placebo. Leurs neurones à dopamine étaient détruits à 70% environ, ce qui est un stade assez sévère. Ceux qui ont cru le plus dans le placebo se sont mis à libérer de la dopamine de façon comparable à des individus normaux. Ils ont eu une rémission au niveau de la motricité et de la rigidité. Les 30% de neurones restant ont compensé pour le déficit, parce que les patients ont cru qu’ils prenaient un traitement efficace alors qu’il s’agissait d’eau saline. C’est pareil en cas de lésion ou d’accident vasculaire cérébral. Il y a beaucoup de redondance dans le système nerveux. Lorsqu’un circuit est endommagé, la fonction peut être prise en charge par un circuit alternatif. C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité. En réadaptation, c’est une hypothèse que les gens font de plus en plus.

Si les médecins disaient cela à leurs patients, qu’est-ce que cela changerait ?

Les taux de rémission et de guérison seraient plus élevés, l’efficacité des traitements serait nettement augmentée. Les patients se porteraient mieux sur le plan émotionnel. Ce n’est pas encore installé dans les pratiques médicales, mais de plus en plus de médecins sont au courant de ces choses-là. Cependant, c’est la population qui va amener le changement. Historiquement, cela s’est toujours déroulé ainsi : à partir du moment où les gens ont compris qu’il y a autre chose de meilleur, ils exigent le changement.

Vous étudiez énormément le neurofeedback. En quoi cela consiste ?

Nous enregistrons l’activité cérébrale d’un individu tout en lui donnant un feedback auditif et visuel. L’activité cérébrale est enregistrée par électro-encéphalogramme ou par résonance magnétique fonctionnelle. La personne voit en temps réel l’activité électrique de son cortex cérébral ou les changements hémodynamiques (c’est-à-dire l’oxygénation de son sang) dans son cerveau. C’est visualisé sur un écran sous forme de courbe ou de jeu vidéo rudimentaire. Dans la plupart des cas, les gens sont capables d’exercer un contrôle volontaire sur leur activité mentale, qu’il s’agisse de l’activité électrique ou de l’oxygénation du sang. Il y a des différences individuelles, comme pour les aptitudes musicales : il y a les virtuoses et il y a les personnes “normales”. Ce qui est intéressant, c’est ce qui se passe avec les personnes qui souffrent de pathologies telles que la dépression ou les troubles anxieux : plusieurs de ces personnes arrivent à inverser leur pathologie grâce au neurofeedback. Nous avons réalisé une étude avec des personnes qui souffraient de dépression sévère, qui étaient en marge du système, qui ne travaillaient plus. Certaines étaient suicidaires. Nous avons réussi à sortir de leur état dépressif plus de 70% de ces personnes, ce qui est un taux de réussite supérieur à celui des médicaments antidépresseurs.

Ma conjointe, la Docteure Johanne Lévesque, est l’une des expertes mondiales du neurofeedback avec les enfants. Elle travaille beaucoup avec des enfants qui souffrent de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité. Son équipe obtient des résultats extraordinaires. Certains enfants ont été expulsés de l’école à cause de la sévérité de leurs symptômes, malgré la prise de psychostimulants. Ces médicaments ont des effets très néfastes au niveau du développement. Au bout de quelques mois de neurofeedback, ces enfants n’ont souvent plus besoin de médication. L’amélioration concerne la cognition, l’attention, et la mémoire de travail. Au niveau de la régulation des émotions, l’équipe utilise le biofeedback, avec des paramètres tels que la respiration, la conductance électrodermale, ou le rythme cardiaque. Là  aussi, le feedback permet de contrôler assez rapidement ces fonctions-là. C’est très important de permettre à la personne de prendre le contrôle de sa propre activité physiologique. La personne ne se sent plus victime. Elle se rend compte que ces symptômes ne sont pas des processus complètement déterminés. Au contraire, elle voit qu’elle exerce une influence sur son état.

C’est cette compréhension qui aide les gens à aller mieux et à se passer de médication ?

Oui, très souvent. Ce qui nous apparaît, c’est qu’à chaque fois que nous recevons un feedback par rapport à une tâche, nous sommes capables d’influencer le processus physiologique. Toute intention consciente est couplée à des processus physiologiques inconscients, non-perçus. Le fait d’avoir un feedback sur ce qui se passe au niveau inconscient en temps réel permet de le modifier par l’intention, parce que certains aspects de l’inconscient humain sont associés à la physiologie, au corps. Lorsque nous posons une intention, l’inconscient est capable de se réguler au niveau de la biologie. C’est ce que les études en neurofeedback suggèrent, et c’est très puissant.

Le neurofeedback redonnerait à l’individu le pouvoir sur sa physiologie, sur sa biologie, sur ses émotions ?

Oui tout à fait. C’est exactement ce que découvrent les gens qui font quelques sessions de neurofeedback. Au tout début, quand ils commencent, les résultats sont aléatoires parce qu’il faut un temps d’apprentissage. La plupart des gens parviennent à exercer un contrôle mental sur des processus physiologiques au bout de 15 à 20 minutes. Cela dure quelques secondes puis ils retombent dans leur état normal. Au fil du temps, ils apprennent à rester dans l’état mental qui leur permet de contrôler les variables physiologiques. C’est une forme de d’auto-conditionnement.

Chez les sujets entraînés, est-ce que cette maîtrise se maintient en dehors des séances de neurofeedback, dans la vie courante ?

Chez les enfants souffrant d’hyperactivité et de déficits d’attention, nous avons une douzaine d’années de recul dans nos études. C’est un phénomène de neuroplasticité où le cerveau se transforme à long terme. Aussi, l’année dernière, nous avons fait une étude avec des étudiants à l’Université de Montréal. Nous voulions évaluer l’impact d’un entraînement attentionnel sur la plasticité cérébrale. Nous avons mesuré la matière grise et la matière blanche avec des techniques de morphométrie et de tractographie en résonance magnétique. Au bout de deux mois d’entraînement, nous avons observé des augmentations significatives d’épaisseur et de volume cortical dans les régions impliquées dans l’attention. Puisqu’il s’agissait d’étudiants universitaires, leurs performances cognitives étaient déjà très élevées au départ. Néanmoins, nous avons réussi à démontrer une amélioration de leurs performances. Avec des études cliniques où les gens présentent des déficits au départ, l’effet est encore plus visible. Malheureusement, le neurofeedback reste peu connu.

Aujourd’hui, avons-nous des preuves que notre esprit ou notre état d’esprit peut influencer l’expression de nos gènes ?

Pas de manière directe. Mais de manière indirecte, oui. Les études qui ont été faites concernent l’épigénétique, c’est-à-dire la capacité à modifier le fonctionnement des gènes. Quelques études ont mesuré l’effet de la relaxation et de la méditation sur l’expression de gènes impliqués dans le stress, les émotions négatives et la sécrétion de cortisol. Un entraînement par des méthodes de relaxation ou de méditation pendant quelques mois peut activer ou désactiver les gènes qui régulent le stress. Lorsqu’on parle d’un réseau psychosomatique, il n’y a pas que le système immunitaire, le système endocrinien ou le système cardio-vasculaire qui sont influencés par la psyché. Nous savons aujourd’hui qu’il faut aussi inclure l’aspect génétique, et plus particulièrement génomique. En d’autres termes, l’esprit influence aussi l’activité des gènes.

C’est ce qui explique l’effet de la visualisation mentale sur la guérison du cancer ?

Carl et Stéphanie Simonton ont été les premiers à utiliser la visualisation mentale pour le traitement du cancer. Ils proposaient d’imaginer les cellules cancéreuses en train d’être éliminées de l’organisme. La plupart des gens réussissaient à prolonger leur durée de vie. Ils ont eu plusieurs cas de rémission. Il semble y avoir un lien entre la vie émotionnelle et le développement de certaines maladies. Beaucoup d’oncologues et d’immunologues l’observent, comme mon ami et collègue Christian Boukaram.

Nous ne devons pas présupposer des limites de l’esprit. Je soupçonne que ce soit comme pour toute autre fonction. Il y a les virtuoses qui ont une énorme capacité d’influencer leur corps par leur esprit et il y a ceux qui en sont incapables. Nous pouvons apprendre à développer ces aptitudes en utilisant des outils comme certains types de méditation, de visualisation. Il y a des gens qui sont moins doués a priori mais avec de la persévérance et de l’entraînement, ceux-ci peuvent obtenir des résultats bénéfiques.

Vous décrivez une activité mentale chez des personnes cliniquement mortes, ayant un électroencéphalogramme plat, signe que l’esprit continue de vivre en dehors du corps. Généralement, les scientifiques réfutent les phénomènes qu’ils sont incapables de mesurer avec des appareils ou qui contredisent les théories communément admises. Devrons-nous attendre de nouvelles avancées technologiques pour que les scientifiques reconnaissent l’existence de ces phénomènes ?

Je ne crois pas. Il s’agit plutôt d’un changement de vision du monde. Lorsque nous parlons de pensées, d’émotions, il s’agit de processus non physiques, non matériels, sans volume ni poids. C’est immatériel, mais cela exerce un effet sur la matière. C’est un peu comme les forces fondamentales de la physique. Nous ne pouvons voir ni mesurer la force de gravité. Mais nous mesurons ses effets sur la matière. En physique, il est commun de faire certaines inférences concernant les forces fondamentales. Je propose de faire la même chose par rapport à l’esprit. Il est tout aussi fondamental que la force de gravité dans l’univers, même s’il est immatériel. C’est la condition de l’appréhension du monde, de la perception. Sans esprit, il n’y a pas de Science, pas de Physique, pas de forces fondamentales, pas de notion de réalité. Comme toute force fondamentale, l’esprit exerce une influence dans la vie de tous les jours, plus ou moins grande selon les individus.

Le cerveau humain est une interface, comme un poste de télévision. Si vous jouez avec les composantes électroniques, vous altérez la réception du signal. Mais cela ne change en rien le programme lui-même ni la station émettrice. Une lésion dans une région du cerveau ou l’absorption de drogues altèrent les fonctions psychiques. Pour autant, conclure que ces fonctions psychiques sont produites par le cerveau est aussi ridicule que de croire qu’une émission de télévision est générée par le téléviseur.

Autrement dit, on ne peut prétendre que la conscience est produite par le cerveau comme la bile est sécrétée par le foie ?

Absolument pas. L’esprit est non localisé. De plus en plus de chercheurs osent l’affirmer. William James, le père de la psychologie américaine, le disait déjà il y a un siècle. Il proposait plusieurs hypothèses pour expliquer l’origine de l’esprit. L’hypothèse de production, c’est-à-dire que l’esprit serait produit par le cerveau, mais aussi l’hypothèse de transmission ou de permission. Il comparait le cerveau à une valve de réduction, à un filtre. Henri Bergson et Aldous Huxley disaient la même chose. Évidemment, si vous modifiez le fonctionnement du filtre, vous modifiez vos perceptions. C’est ce qui arrive sous l’effet de substances psychédéliques. C’est comme de changer de fréquence sur votre poste radio : vous captez une information différente. Cela ne signifie pas que cette information est créée par l’organe lui-même. Le cerveau focalise sur le monde externe et sur le monde interne, qu’il s’agisse d’activité physiologique ou mentale. Mais c’est une petite frange de la réalité. Notre potentiel est beaucoup plus vaste, comme certaines traditions nous le disent depuis des millénaires.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Je vais étudier l’effet d’états émotionnels positifs sur l’expression des gènes, ce qui n’a pas encore été fait. À l’Université d’Arizona, nous avons un projet sur l’amour-compassion, la spiritualité-compassion. Il existe dans le bouddhisme des méditations dites de “loving kindness”, que l’on pourrait traduire par méditations de bienveillance. Nous allons faire des mesures avant et après ces pratiques pour voir dans quelle mesure elles modulent les hormones du bonheur, la dopamine, la sérotonine, et les endorphines.

Par ailleurs, je souhaite regrouper tous les chercheurs visionnaires qui ont une perspective post-matérialiste. En physique quantique, cela fait un siècle qu’on a fait la transition. Mais en biologie et en neuroscience, cela reste marginal. Nous voulons montrer que la conscience est non-locale, non-physique. La prochaine révolution scientifique va se faire à ce niveau-là. Ce sera aussi important que la révolution quantique en physique, amorcée au début du XXe siècle. Et plus important que la révolution copernicienne parce qu’on redonne un pouvoir énorme aux individus. On les reconnecte. Ils prennent conscience de leur unité avec l’Univers. Il existe plein de donnés qui le démontrent. J’en parle beaucoup dans mon livre. Il s’agit de rendre l’information accessible. Évidemment, il y aura beaucoup de résistance au niveau de l’establishment, qui opère encore selon le modèle de la physique mécanique classique.

N’est-ce pas difficile à appréhender pour qui n’a jamais vécu d’expériences “extraordinaires” ?

C’est certain que tant que les personnes n’ont pas fait l’expérience d’un esprit non-local, c’est difficile à comprendre. Par exemple, le neurochirurgien Eben Alexander a radicalement changé de perspective sur la nature de la conscience et du réel, suite à une expérience de mort imminente. C’était une personne très carrée qui a changé d’état d’esprit du jour au lendemain. Le fait d’avoir vécu personnellement l’expérience lui a permis de sortir d’un système de croyances dans lequel il était enfermé. C’est vrai qu’en bout de ligne, c’est une question de vécu. Quelqu’un qui n’en a pas fait l’expérience peut avoir du mal à comprendre tout cela. Il faut dire que le système scientifique dominant est basé sur une vision matérialiste. Tout est à transformer. Cependant, il n’est pas nécessaire de vivre une expérience de mort imminente pour changer de plan de conscience. Certaines pratiques méditatives peuvent permettre d’y accéder également, en plus d’avoir un impact positif sur la santé physique et psychique.