jeudi 28 février 2013

"LA NATURE POUR SE RESSOURCER"


Se balader en forêt, contempler un jardin, cultiver la terre, partir dans le désert, à chaque fois ces moments nous permettent de nous ressourcer. Pourquoi avons-nous tant besoin de ce contact avec la nature ? Explications.

Les Japonais s'adonnent avec passion au shinryoku, « la balade en forêt ». Ils ne sont pas les seuls. Diverses études scientifiques montrent qu'une virée parmi les arbres a un pouvoir déstressant. En forêt, les bienfaits de la marche (ralentissement du rythme cardiaque, abaissement de la tension artérielle et du cortisol, hormone du stress) sont plus puissants encore.

La psychologie, qui s'intéresse à l'humain dans sa singularité, mais aussi à ses interactions familiales et sociales, s'est dotée d'une nouvelle orientation au début des années 1990 : l'écopsychologie. Née en Californie, cette discipline trouve son origine dans de multiples courants : contre-culture, antiracisme, écologie, psychologie humaniste... Elle postule que notre bien-être psychique ne peut être séparé de l'environnement naturel dans lequel nous baignons.

« Des travaux ont ainsi montré que des salariés dont la fenêtre donne sur des arbres et des fleurs estiment leur travail moins stressant que ceux qui ont une vue sur des constructions urbaines », précise Nicolas Guéguen, professeur en sciences du comportement à l'université Bretagne-Sud et auteur avec Sébastien Meineri de Pourquoi la nature nous fait du bien (Dunod, 280 p., 16,90 €).

Qu'est-ce qui nous fait plonger instinctivement dans ces bains de verdure ? Des envies de silence et de bouffées d'oxygène pour échapper aux univers urbains où l'hypertechnologie règne en maître et où tout va trop vite ? « Nous sommes soumis à des stimulations sensorielles et neurologiques de plus en plus fortes et récurrentes, ce qui entraîne un stress accru », explique le docteur Denis Richard, chef de service à la pharmacie de l'hôpital Henri-Laborit, à Poitiers, et auteur de Quand jardiner soigne (éd. Delachaux et Niestlé, 2011).

Renouer avec des images de notre univers primitif

Selon certains théoriciens américains, le besoin de se ressourcer dans la nature serait inscrit au plus profond de nous et nous permettrait de renouer inconsciemment avec des images de notre univers primitif. La psychanalyste Marie Romanens, auteure avec le psychologue Patrick Guérin de Pour une écologie intérieure (éd. Payot, 2010), insiste sur ce désir de nature qui nous reconnecte avec la part de « sauvage » qui est en nous. « Il nous renvoie aux parties les plus pulsionnelles et indomptées de notre personnalité, explique-t-elle. C'est l'élan vital qui échappe à notre contrôle... Une sorte d'énergie à l'état pur, sur laquelle il nous faut nous appuyer sans nous laisser déborder. »

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik estime, lui, que « les citadins ont besoin de débrayer en marchant dans la nature et de retrouver les traces de leur cerveau archaïque. Mais s'ils vivaient en permanence en pleine nature, ils viendraient sûrement se déstresser en ville ». Le simple fait d'avoir une vue sur la nature aurait le pouvoir de dynamiser notre mental, notamment quand on est concentré sur une tâche fatigante.

L'écrivain Didier Decoin contemple son divin jardin quand il prend la plume : « Quand l'inspiration me manque, je m'approche de la fenêtre de mon bureau, sous les toits, et je contemple le jardin en contrebas, en ne pensant à rien, en n'étant que regard, regard aimant dans le sens amoureux comme dans le sens magnétique, et j'attends », écrit-il dans Je vois des jardins partout (éd. JC Lattès, 229 p., 16,90 €).

Cultiver son jardin... secret

Certains avouent que gratter la terre, bêcher, semer des graines, regarder fleurs et légumes pousser, arroser, désherber, pour enfin récolter le fruit de leur labeur, les aide à affronter les tempêtes de la vie. Khania, 51 ans, raconte ainsi que le jardinage lui a permis « de prendre de la distance » et de « gérer au mieux » ses émotions. « Je me sens libérée de toute pensée négative, témoigne-t-elle. Cette activité me regonfle d'énergie, donne du sens à la vie. »

Même engouement chez Marie, 50 ans : « Je me suis sortie d'une dépression grâce à la terre, aux plantes... Un matin, ce fut l'appel de la nature : j'ai eu une envie spontanée de planter, de faire pousser et surtout de toucher la terre. J'ai donc remué des mètres cubes entiers et j'ai créé un potager », raconte-t-elle. « Le jardin est une nature domptée et asservie, une nature intermédiaire qui nous relie au vivant », ajoute Denis Richard.

Si certains cultivent leur jardin avec délice, d'autres caressent des rêves plus singuliers : celui de vivre en symbiose avec une nature sauvage, voire aride. Ghislaine, 55 ans, après plusieurs traumatismes affectifs, a débarqué en plein désert. « Le choc est immédiat. Doit-on parler de transfiguration ? Cela fait un peu mystique, mais c'est le mot qui me vient. Renaissance totale. Je choisis de vivre dans une grotte, au plus près de la nature. Une année magique où je deviens totalement moi. »

« Pour avoir accompagné des gens dans le désert, je sais qu'on peut être troublé, voire craquer psychiquement, face à cette immensité, témoigne Marie Romanens. Mais lorsqu'on a suffisamment de ressources intérieures, cette expérience peut prendre la forme d'une traversée initiatique. » Pour Ghislaine, l'aventure continue. Son projet ? Rénover un village troglodyte dans une montagne surplombant le désert.

http://www.inrees.com/articles/La-nature-pour-se-ressourcer/

mercredi 27 février 2013

"DES PLANTES QUI ENSEIGNENT AUX HUMAINS"


Les plantes peuvent être une source d'apaisement, de tranquillité, de bien-être. De là à leur « parler », il n'y a qu'un pas que les chamanes amazoniens ont franchi il y a fort longtemps.
« Ce sont les plantes elles-mêmes qui me communiquent directement leurs propriétés thérapeutiques. » C’est ce que les chamanes de la forêt amazonienne ont répondu à Jeremy Narby lorsque à plusieurs reprises au cours de ses enquêtes, l’anthropologue les a questionnés sur l’origine de leur savoir. Selon les chamanes amazoniens, ce type de communication n’a rien d’extraordinaire. Ils affirment tirer tout leur savoir de la nature elle-même, en particulier du règne végétal. Les plantes seraient des enseignants qui leur transmettraient toute leur science... « Pour les peuples de la forêt amazonienne, c’est comme si le monde végétal était une université et chaque plante une sorte de professeur », explique Jeremy Narby.

Mais comment ces plantes peuvent-elles devenir des enseignants ? Il faut les « boire » sous forme de décoction, répondent les chamanes. « Une fois ingérées », précise l’anthropologue, auteur du livre Le Serpent cosmique, « toutes ces plantes ont un impact sur les rêves. C’est ainsi qu’elles apportent un enseignement. Pour apprendre d’un grand arbre ou d’une plante, on dit qu’on le ou la « diète ». Autrement dit, il s’agit d'être attentif à l’impact que l’ingestion va avoir sur les rêves. En effet, ces plantes permettent à l’individu qui les ingère de « voir » la cause d’une maladie, le problème dans une situation, ou de recevoir toute autre information. Jeremy Narby cite l’anthropologue Jean-Pierre Chaumeil qui écrit : « Selon les chamanes Yagua du Nord-Est péruvien, toute la démarche chamanique consiste à « voir ». Ce que l’on voit amène au savoir. Ce savoir peut alors donner du pouvoir. Il n’y aurait pas de limites à ce qu’on peut voir et donc apprendre des plantes. »

Les plantes sont-elles toutes en mesure de communiquer ? « Les Shipibo, un peuple originaire du Pérou, disent que la plupart des plantes médicinales communiquent avec les hommes. Il y a un certain nombre de plantes qui ne communiquent pas car n’étant pas comestibles et n’ayant pas d’effets thérapeutiques, elles sont inintéressantes pour l’être humain », explique Aziz Khazrai, chirurgien français et expert en médecine amazonienne. Certaines plantes seraient donc « bavardes » tandis que d’autres resteraient « muettes ».

Guillermo Arevalo Valera, chamane descendant d’une longue tradition de guérisseurs Shipibo-Conibo, commente cette différence : « Une plante qui enseigne, c’est une plante qui va nous apprendre à vivre sur la terre, à nous occuper de notre prochain et à le respecter, tout simplement à être humain. Nous cherchons à apprendre de la plante et à partager ce savoir avec les êtres humains. Ici en Amazonie, nous respectons énormément la nature. » Et il poursuit : « Les plantes médicinales ont seulement les principes actifs, les plantes « maestras » (celles qui enseignent) ont les principes actifs ainsi que de l’énergie et de l’esprit. » Dans cette terminologie, la « plante qui enseigne » a, en plus de ses vertus médicinales, des propriétés qui permettent de guérir des maladies psychiques : elle aide surtout sur le plan psychologique et spirituel. « Cette plante agit sur la partie physique, psychologique et au niveau de l’âme. Elle commence par provoquer des sensations physiques. Pendant le sommeil, elle peut provoquer des rêves liés à la guérison qu’elle effectue. L’esprit de la plante peut nous guider sur ce que l’on doit faire pendant le traitement, concernant par exemple la nourriture que l'on doit manger. L’esprit de la plante reste en communication avec nous. »

À l’appui de ces propos, on ne peut qu’être frappé par le degré de complexité et d’élaboration de certains mélanges. Comme le souligne Jeremy Narby, il est difficile d’imaginer que certaines préparations puissent être le fruit d’une expérience acquise suite à des erreurs successives.

Le docteur Aziz Khazrai explique que les chamanes d’Amazonie ont su construire quelque chose de cohérent et de pertinent à partir du « discours » des plantes reçu lors des transes. « Personnellement, j’ai découvert une véritable médecine qui repose sur un corpus de connaissances théoriques du fonctionnement du corps humain, du psychisme, des perceptions sensorielles, de l’esprit. Les chamanes sont en mesure de faire des diagnostics médicaux et d’obtenir des connaissances botaniques et pharmacologiques de leur environnement. Un grand nombre de médicaments actuels sont issus de la pharmacopée amazonienne ! Les laboratoires envoient d’ailleurs des gens sur place pour enquêter sur les plantes utilisées par les Indiens. Cela montre l’intérêt de cette médecine, aussi vaste que celle que j’ai apprise à l’université. Mais son originalité majeure est qu’elle ne s’apprend pas dans les livres ou par transmission orale, mais directement des plantes médicinales elles-mêmes par des techniques connues des chamanes. »

Francis Hallé, botaniste, professeur à l’Institut de botanique de l’université de Montpellier et spécialiste des Tropiques, a dirigé les missions du célèbre Radeau des cimes (expéditions scientifiques en 1986 visant à explorer la canopée des forêts tropicales). Il s’interroge sur le crédit qu’on peut accorder à des gens qui considèrent les plantes comme des personnes : « En Europe, ces idées-là choquent ; mais qui faut-il croire, de l’Occidental qui nie la personnalité des plantes sans jamais leur avoir accordé beaucoup d'attention, ou du guérisseur, qui passe sa vie entière au contact des flores les plus riches du monde, pénétrant l’intimité de milliers de plantes, et devenant ainsi, plus que leur familier, un véritable complice ? »

Il est indéniable que les chamanes de la forêt amazonienne détiennent une connaissance impressionnante du monde végétal qui les entoure. Ce qui est encore plus étonnant, c’est qu’ils l’ont acquise dans un milieu très diversifié. 74 % des remèdes ou des substances d’origine végétale utilisés dans la pharmacopée moderne ont été découverts en premier lieu par les sociétés « traditionnelles ». À ce jour, 2 % de toutes les espèces végétales ont subi des tests scientifiques complets en laboratoire. La grande majorité des 98 % restants se trouve dans les forêts tropicales, là où est concentrée la plus grande biodiversité. L’Amazonie contient plus de la moitié des variétés de plantes du monde. « Les scientifiques ont répertorié en Amazonie péruvienne plus d’espèces de fourmis sur un seul tronc d’arbre que dans toutes les îles britanniques, plus d’espèces d’arbres sur un hectare que sur tout le continent européen... »

Jean-Marie Pelt est pharmacien agrégé et botaniste, professeur universitaire de biologie végétale et botanique, auteur de nombreux ouvrages et d’émissions télévisées. Cet écologiste a participé à de nombreuses missions scientifiques et a fondé l’Institut européen d’écologie à Metz. Lui qui étudie les plantes depuis de très nombreuses années et toujours avec le même enthousiasme, ne trouve pas incongrue la démarche des peuples amazoniens : « Les gens d’Amazonie ne voient pas de hiérarchie entre nous, les plantes et les animaux car ils ont une relation fusionnelle avec la nature. Ils voient dans la nature la présence d’esprits. Les plantes ont un esprit, nous dirions peut-être une âme... Ils ont par instinct le sens d'une interrelation étroite entre tous les êtres vivants. Tout est sacré ! Lorsqu’on touche une plante, on lui parle, quand on la coupe, on lui demande pardon, on la remercie pour les services qu’elle va nous rendre... Il y a un contact qui s’élabore comme avec une personne. Une plante ou un animal sont une sorte de personne. Nous avions cette vision il y a très longtemps. Nous avons perdu tout cela par l’approche purement objective et matérielle. Nous sommes maintenant dans des sociétés très matérialistes qui ont rompu leurs liens avec la nature, ce qui nous amène à la crise écologique. » Reste à savoir s’il y aura un jour, comme l’espère Jeremy Narby, « un terrain d’entente entre savoir indigène et science occidentale ».

Eloge de la plante, Francis Hallé
Éditions du Seuil - Librairie La Martinière (Octobre 2004 ; 346 pages)

Le serpent cosmique, Jeremy Narby
GEORG éditeur (Juillet 1997 ; 236 pages)

http://www.inrees.com/articles/Des-plantes-qui-enseignent-aux-humains/

mercredi 6 février 2013

"LE MAITRE OU LE PSY"


Conférence de Jacques Vigne : Les maitres spirituels sont-ils des thérapeutes ?... et inversement ? Le maître spirituel est-il un thérapeute ? Et le psychothérapeute est-il un guide spirituel ? La voie spirituelle peut-elle soigner ? La souffrance — un deuil, un accident de la vie, une maladie, etc. — incite parfois celui qui la traverse à s’engager dans une recherche spirituelle. En Occident, celui dont on attend qu’il soigne la souffrance est le plus souvent le psychothérapeute. Mais psychothérapie et recherche spirituelle sont-elles solubles ? Exploration de cette question majeure avec un psychiatre français, engagé depuis plus de vingt-cinq ans en Inde.


  

mardi 5 février 2013

"JACQUES VIGNE L'INDE INTERIEURE"


Il faut être conscient de l'importance du regard affûté que porte Jacques Vigne sur l'Inde d'hier et d'aujourd'hui du fait de son rôle de témoin privilégié : imbibé de culture et de spiritualité hindoue mais aussi bouddhique, chrétienne, juive et musulmane, homme de recherche et de vérité, ermite dans les montagnes de l'Himalaya une partie de l'année et voyageur itinérant dans l'ensemble du subcontinent indien l'autre partie, disciple de maîtres authentiques, c'est aussi un médecin de l'âme et un scientifique qui reste connecté aux dernières recherches biologiques et psychiatriques par internet.
Dans ce livre il parle de l'esprit religieux de l'Inde, du polythéisme et du monothéisme, des yogas, de la réincarnation, des renonçants, des castes, des dieux et déesses et de leur symbolisme, des mandalas, mais aussi de psychiatrie et de méditation, de l'enseignement du Bouddha et de sa transmission jusqu'à aujourd'hui, qui a répandu l'essence même de l'esprit en Inde, en Asie d'abord puis dans le monde entier au 20è siècle. L'ensemble est émaillé de réflexions sur la spiritualité de notre temps et de demain. Un très grand livre, un puissant témoignage.

Présentation vidéo :

Extrait :

L'Inde intérieure est un bien vaste sujet.
Au moment où je relis ces lignes avant publication, 
cela fait une vingtaine d'années que je vis en Inde, à l'intérieur de l'Inde extérieure si je puis dire. Par ailleurs, le fait même que je sois dans un milieu traditionnel pour recevoir l'enseignement du Yoga et du Vedânta signifie que j'aspire à connaître l'Inde intérieure. . . de l'intérieur.

Pour la rédaction de mon premier livre, {Le Maître et le Thérapeute},
j'ai fait un travail sur le terrain qui m'a emmené un peu partout en Inde durant les quatre années où j'ai préparé cet ouvrage. Depuis, je voyage surtout en moi-même grâce à la méditation, mais l'Inde est là autour de moi, je baigne dedans et le journal que je lis souvent en hindi me donne une perception relativement directe du pays.

Se souvenir du Soi

On sait que les hindous ne désignent pas leur religion sous l'appellation d'hindouisme mais de sanatana dharma, c'est-à-dire de loi éternelle. Le même terme sanatana est appliqué à l'Atman, au Soi, dans la Bhagavad-Gitâ par exemple. Ce Soi est au centre de l'Inde intérieure. Même le Bouddha qui insistait sur l'impermanence reconnaît qu'il y a un non-conditionné, un non-né grâce auquel on peut sortir du monde de la naissance et du conditionnement 394. Quand il dit que les objets extérieurs comme intérieurs ainsi que le mental sont dépourvus de Soi, il n'a pas de démarche fondamentalement différente de celle des Upanishad qui amènent le disciple à comprendre progressivement que le Soi est au delà du corps, du prâna, du mental, etc.

De plus, le bouddhisme mahâyâna, avec les notions de dharmakâya (corps de dharma) ou de tathâgata-garbha (matrice de « Celui qui a été ainsi », c'est-à-dire le Bouddha), se rapproche encore plus de la conception upanishadique du Soi.Dans la Gitâ (VIII, II) , Krishna déclare à Arjuna :

{"Cela" dont parlent les connaisseurs des Veda

"Cela" dans lequel pénètrent les ascètes aux passions dépassées,

"Cela" pour le désir duquel on suit la voie du brahmâchârya

brahmâchâryam charanti

Ce but,je vais te l'évoquer en bref}

L'Inde intérieure a bénéficié d'une stabilité considérable en bonne partie à cause de sa capacité à ce concentrer sur « Cela », quel que soit le nom qu'on lui donne, quels que soient les rituels, méditations et sâdhanâ par lesquels on y arrive. Il faut bien comprendre que ce « Cela » n'est pas un simple objet de discussion philosophique et savante, mais l'objet d'une recherche passionnée, comme le Divin l'est dans la voie de la dévotion. Ainsi, le Soi des mystiques de l'Inde est bien différent du Soi des psychologues jungiens, qui est en théorie un élément important de l'appareil psychique mais sur lequel, en pratique, ils oublient le plus souvent d'insister, ayant l'esprit trop occupé par les complexités sans fin de la cure analytique et de l'analyse des rêves ainsi que des archétypes. Le Soi est ce qui rend possible le fonctionnement mental et non pàs l'objet de conscience. " Ce n'est pas ce que l'on voit ".

L'inde intérieure - Jacques Vigne - éditions du Relié