samedi 25 avril 2009

THICH NHAT HANH,LES CINQ ENTRAINEMENTS DE LA PLEINE CONSCIENCE"



Vivre en pleine conscience, étant éveillé. Tout le monde a peut-être l’impression de l’être, éveillé tout le temps, mais quand tout à coup on est attentif à sa propre façon de veiller dans la vie, on ne peut pas ne pas se rendre compte que nous avons la conscience plutôt vague, plutôt floue. Une conscience ratatinée quoi!… Voilà à quoi je réfléchissais en me familiarisant avec la pensée de Thich Nhat Hanh, un moine bouddhiste zen d’origine vietnamienne de renommée internationale. Ce philosophe a une pensée très écologiste. En fait, il s’inspire beaucoup de l’entraînement du bouddhisme qui est une philosophie, un art de vivre, plutôt qu’une religion. Je le précise à chaque fois pour être certain qu’on va se comprendre. Puis, il l’applique beaucoup à notre quotidien d’aujourd’hui, à notre monde contemporain. Il parle de la pleine conscience dans cet ouvrage intitulé Changez l’avenir : pour une vie harmonieuse, paru chez Albin Michel, Collection " Spiritualité ". Pour tenter d’arriver à la pleine conscience, Thich Nhat Hanh suggère un entraînement qui comprend cinq étapes.


Les cinq entraînements

Premier entraînement

D’abord, développer la conscience de la souffrance provoquée par la destruction de la vie :

" Conscient de la souffrance provoquée par la destruction de la vie, je suis déterminé à développer ma compassion et à apprendre les moyens de protéger la vie des personnes, des animaux, des plantes et des minéraux. – Très bouddhiste tout cela. – Je m’engage à ne pas tuer, à ne pas laisser tuer et à empêcher tout acte meurtrier dans le monde, dans mes pensées ou ma façon de vivre. "

Donc, le premier entraînement c’est : être conscient.

Deuxième entraînement

" Conscient des souffrances provoquées par l’exploitation, l’injustice sociale, le vol et l’oppression, je suis déterminé à cultiver mon amour et à apprendre à agir pour le bien-être des personnes, des animaux, des plantes et des minéraux. Je m’engage à pratiquer ma générosité en partageant mon temps, mon énergie et mes ressources matérielles avec ceux qui sont dans le besoin. Je suis déterminé à ne pas voler, à ne rien posséder qui ne m’appartienne. Je m’engage à respecter la propriété d’autrui et à empêcher quiconque de tirer profit de la souffrance humaine et de toute autre espèce vivante. "
Ça me fait toujours penser à cette formule de Saint-Augustin : " Mon Dieu, délivrez-moi de mes obsessions sexuelles, mais le plus tard possible… "

Le troisième entraînement

" Conscient de la souffrance provoquée par une conduite sexuelle inappropriée, je suis déterminé à développer mon sens de la responsabilité afin de protéger la sécurité et l’intégrité de chaque individu, des couples, des familles et de la société. Je m’engage à ne pas avoir de rapports sexuels sans amour ni engagement à long terme. Afin de préserver mon propre bonheur et celui des autres, je suis déterminé à respecter mes engagements ainsi que les leurs. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger les enfants des sévices sexuels et pour empêcher les couples et les familles de se désunir par suite de comportements sexuels inappropriés. " C’est une adaptation à une nouvelle réalité peut-être...

Quatrième entraînement

" Conscient de la souffrance provoquée par des paroles irréfléchies – j’ai beaucoup médité là-dessus ces derniers temps… – et par l’incapacité à écouter autrui, je suis déterminé à parler à tous avec amour afin de soulager leurs peines et de leur transmettre joie et bonheur. Sachant que les paroles peuvent être source de bonheur comme de souffrance, je fais le vœu d’apprendre à parler avec sincérité, en employant des mots qui inspirent à chacun la confiance en soi, la joie et l’espoir. Je suis déterminé à ne répandre aucune information dont l’authenticité ne serait pas établie et à ne pas critiquer ni condamner ce dont je ne suis pas certain. Je m’engage à éviter de prononcer des mots qui entraînent division ou discorde, une rupture au sein de la famille ou de la communauté. Je m’engage à fournir les efforts nécessaires à la réconciliation et à la résolution de tous les conflits aussi petits soient-ils. " C’est la voie des petites choses là aussi, mais c’est très exigeant.

Cinquième entraînement

" Conscient de la souffrance provoquée par une consommation irréfléchie, je suis déterminé à entretenir une bonne santé physique et mentale par la pratique de la pleine conscience lorsque je mange, bois ou consomme; ceci pour mon propre bénéfice, celui de ma famille ou de la société. Je suis déterminé à consommer des produits qui entretiennent la joie, le bien-être et la paix, tant dans mon corps que dans le corps et la conscience collective de ma famille et de ma société. Je suis déterminé à éviter de faire usage d’alcool ou d’autres formes de drogues et à ne prendre aucun aliment ou produit contenant des toxines – ce qui pour lui inclut aussi des produits qui sont psychologiques – (comme certaines émissions de télévision, magazines, livres, films ou conversations). Je suis conscient qu’en nuisant à mon corps et mon esprit avec ces poisons, je trahis mes parents, mes ancêtres, la société et les générations futures. Par la pratique d’une consommation raisonnable – c’est la simplicité volontaire – je m’engage à transformer la violence, la peur, la colère, la confusion qui sont en moi et dans la société. Je réalise qu’une discipline alimentaire et morale appropriée est indispensable à ma propre transformation et celle de la société. " Le moine révèle qu’il préfère s’abstenir totalement de toute drogue et de tout alcool, mais tel est son choix. C’est à chacun de décider.

Le respect de la vie

" Selon le bouddhisme, la compassion est la seule source d‘énergie qui soit sûre et utile. ".

Un peu plus loin dans son ouvrage, Thich Nhat Hanh revient à l’entraînement à la pleine conscience en développant le propos.

" Le Premier Entraînement provient de la conscience que partout des vies sont détruites. Nous voyons la souffrance causée par la destruction de la vie et formons le vœu de cultiver la compassion et de l’utiliser comme source d’énergie pour protéger les personnes, les animaux, les plantes et les minéraux. – C’est un entraînement d’une vision très large, pour sortir un peu de notre ordinaire.
" Le Premier Entraînement est un précepte de compassion, karuna – la capacité de faire disparaître la souffrance et de la transformer. Quand nous voyons la souffrance, la compassion est née en nous. Il est important de rester en contact avec la souffrance du monde. Nous avons besoin de nourrir cette conscience de diverses manières – par des sons, des images, en contact direct, des visites, etc. – afin de garder la compassion vivante en nous. Mais nous devons veiller à ne pas trop prendre sur nous. Tout remède doit être pris avec le dosage approprié.

" Nous avons besoin de rester en contact avec la souffrance afin de ne pas l’oublier, afin que la compassion s’écoule en nous et soit une source d’énergie pour nos actions. Si nous réagissons à l’injustice par de la colère comme source d’énergie, nous risquons de causer du tort et de le regretter par la suite. Selon le bouddhisme, la compassion est la seule source d‘énergie qui soit sûre et utile. Avec la compassion, notre énergie est née de la vision profonde; ce n’est pas une énergie aveugle. "

" Nous autres, humains, sommes entièrement faits d’éléments non humains tels que les plantes, les minéraux, la terre, le nuage, le soleil, poursuit-il. Pour que notre pratique soit profonde et vraie, nous devons inclure l’écosystème. Si l’environnement est détruit, nous serons détruits nous aussi. Il n’est pas possible de protéger la vie humaine sans protéger la vie des animaux, des plantes et des minéraux. " Ce n’est pas surprenant que cette question de l’écosystème se retrouve dans les propos d’un philosophe bouddhiste, parce que c’est explicite, en d’autres termes, dans la philosophie bouddhiste.

Je trouve que c’est étonnant de voir comment cette philosophie s’applique au monde dans lequel nous vivons maintenant. Selon lui, chaque pratiquant bouddhiste devrait être un protecteur de l’environnement.

La générosité

" Mais si nous sommes capables de visualiser des centaines de milliers de gens en train de mourir avec nous, notre mort sera plus sereine et même plus joyeuse. "

Thich Nhat Hanh développe le Deuxième Entraînement, qui est la pleine conscience de la générosité, dans un autre chapitre de son ouvrage.

" L’exploitation, l’injustice sociale, le vol prennent de nombreuses formes, explique-t-il. L’oppression est une forme de vol qui cause beaucoup de souffrance, aussi bien en Occident que dans le Tiers-Monde. Au moment où nous faisons le vœu de cultiver l’amour, l’amour est né en nous et nous faisons tout pour mettre fin à l’exploitation, à l’injustice sociale, au vol et à l’oppression. " Faire le vœu de cultiver l’amour, ça sort de l’ordinaire.
" Il faut du temps pour pratiquer la générosité, poursuit-il plus loin. Nous voudrions aider ceux qui ont faim mais nous sommes pris dans les problèmes de la vie quotidienne. Parfois un médicament ou un bol de riz pourrait sauver la vie d’un enfant, mais nous ne prenons pas le temps d’aider, parce que nous ne pensons pas pouvoir y parvenir. "

" En méditant, j’ai eu une image magnifique – la forme d’une vague, son début et sa fin. Quand les conditions sont réunies, nous percevons la vague et quand les conditions ne sont plus réunies, nous ne la percevons plus. Les vagues ne sont faites que d’eau. Nous ne pouvons pas décrire la vague comme existante ou non existante. Après ce que nous appelons la mort de la vague, rien n’est parti, rien n’est perdu. La vague est absorbée par les autres vagues, et un jour, le temps ramènera cette vague. – Je pensais que cette vague, dans sa pensée à lui, c’est chacun d’entre nous.

" Il n’y a ni croissance, ni décroissance, ni naissance ni mort. Si au moment de mourir nous pensons que tous les autres sont vivants et que nous sommes la seule personne à mourir, notre sentiment de solitude est insupportable. Mais si nous sommes capables de visualiser des centaines de milliers de gens en train de mourir avec nous, notre mort sera plus sereine et même plus joyeuse. ‘ Je meurs en communauté, des millions d’êtres vivants sont aussi en train de mourir en ce moment même. Je me vois avec des millions d’autres êtres. […] Je suis né, je meurs. Nous participons à ce grand Tout. ’ "

La responsabilité sexuelle et l’équilibre énergétique

" Une aventure sexuelle n’est pas de l’amour. L’amour est profond, beau et entier. "

" Dans la tradition bouddhiste, on parle de l’unité du corps et de l’esprit, explique Thich Nhat Hanh dans un autre chapitre. Tout ce qui arrive au corps arrive aussi à l’esprit. La bonne santé du corps est la bonne santé de l’esprit; le non-respect du corps est le non-respect de l’esprit. Quand on est en colère, on pourrait croire que la colère se situe dans nos émotions et non dans notre corps, mais ce n’est pas vrai. Lorsque nous aimons une personne, nous aimons être près d’elle, mais si nous sommes en colère contre elle, nous ne voulons pas la toucher ou qu’elle nous touche. Nous ne pouvons donc pas dire que le corps et l’esprit sont séparés.
" Une relation sexuelle est un acte de communion entre le corps et l’esprit. C’est une rencontre très importante qui ne doit pas être prise à la légère. Vous savez que dans votre âme, il y a des zones intimes – des souvenirs, de la douleur, des secrets – que vous n’aimeriez partager qu’avec la personne que vous aimez le plus, celle en qui vous avez le plus confiance. […] Il y a des endroits de notre corps que nous ne laissons approcher par personne sauf par ceux que nous respectons et aimons, ceux en qui nous avons le plus confiance. Quelqu’un qui nous considère avec respect, tendresse et sollicitude nous offre une communication profonde, une profonde communion. C’est la seule façon de ne pas nous sentir blessés, exploités ou abusés ne serait-ce qu’un peu. Mais pour cela, il faut que l’amour et l’engagement soient véritables. Une aventure sexuelle n’est pas de l’amour. L’amour est profond, beau et entier. "

Dans ce même chapitre, Thich Nhat Hanh aborde la question de l’engagement à long terme dans l’amour.

" Faut-il supprimer l’expression ‘ engagement à long terme ’ et parler plutôt d’engagement à court terme? demande-t-il. Un ‘ engagement à court terme ’ signifie que l’on peut être ensemble pendant quelques jours mais ensuite la relation se terminera. On ne peut pas dire que c’est de l’amour, ou que ce genre de relation soit basé sur l’amour. L’expression ‘ engagement à long terme ’ nous aide à comprendre le mot ‘ amour ’. Dans le contexte du véritable amour, l’engagement ne peut être qu’à long terme. ‘ Je veux t’aimer. Je veux t’aider. Je veux prendre soin de toi. Je veux que tu sois heureux. Je veux contribuer à ton bonheur. Mais juste pour quelques jours. ’ : cela a-t-il un sens?

" Vous avez peur de vous engager – que ce soit vis-à-vis des entraînements, de votre partenaire ou de toute autre chose. Vous voulez la liberté, mais souvenez-vous que vous devez prendre un engagement à long terme si vous voulez vraiment aimer votre fils – par exemple – et l’aider dans le voyage de la vie tant que vous serez de ce monde. […]

" Un engagement à long terme entre deux personnes n’est qu’un début. Nous avons aussi besoin du soutien des amis, de la famille. C’est pourquoi il existe la cérémonie du mariage. […]

" La force de notre sentiment l’un pour l’autre est très importante, mais elle ne peut suffire à assurer votre bonheur. S’il n’y a pas d’autres éléments, ce que vous décrivez comme étant réellement de l’amour pourrait rapidement prendre un goût amer. Le soutien des amis, de la famille tisse une sorte de filet. " Une sorte de réseau humain, en quelque sorte.

" Si votre énergie sexuelle vous rend malheureux au point de vous faire perdre votre paix intérieure, vous devriez apprendre à pratiquer de façon à ne pas causer de souffrance à autrui ni à vous-même, explique notre auteur. En Asie, on dit qu’il y a trois source d’énergie – l’énergie sexuelle, l’énergie de la respiration et l’énergie de l’esprit.

" La première est tinh, l'énergie sexuelle. Quand vous avez un trop plein d’énergie sexuelle, il y a un déséquilibre dans votre corps et dans votre esprit. Si vous n’apprenez pas à rétablir ce déséquilibre, vous risquez de vous comporter de manière irresponsable. Selon le taoïsme et le bouddhisme, il existe des pratiques qui peuvent vous aider à retrouver cet équilibre, tel la méditation et les arts martiaux. […]

" La deuxième source d’énergie est le khi, l’énergie de la respiration. La vie peut être décrite comme un processus qui ne cesse de brûler. Afin de brûler, chaque cellule de notre corps a besoin de nutriments et d’oxygène. Dans son Sermon sur le feu, le Bouddha a dit : ‘ Les yeux brûlent, le nez brûle, le corps brûle. ’ Dans notre vie quotidienne, nous devons cultiver notre énergie en pratiquant une bonne respiration. […]

" La troisième source d’énergie est le thân, l’énergie de l’esprit. Quand vous ne dormez pas bien la nuit, vous perdez une partie de cette énergie. Votre système nerveux est épuisé et vous avez du mal à étudier, à pratiquer la méditation ou à prendre une bonne décision. Vous n’avez pas l’esprit clair en raison d’un manque de sommeil, de trop de souci. L’inquiétude et l’anxiété épuisent cette source d’énergie. Alors cessez de vous faire du souci. Ne restez pas éveillé trop tard. Préservez votre système nerveux. Évitez l’anxiété. Ce genre de pratique permet de cultiver la troisième source d’énergie. Vous en avez besoin pour bien pratiquer la méditation. Une percée spirituelle nécessite la force de votre énergie mentale qui vient de votre capacité à vous concentrer et à préserver cette source d’énergie. "

jeudi 16 avril 2009

"LA DISSOLUTION DU MOI"


Les diverses expériences de la vie peuvent être toutes vues sous la forme d'un lâcher-prise des attachements, et donc d'une dissolution du moi.

Sous ce terme, l'on entend la perte, partielle ou totale, du sens de l'identité séparée, de tout ce qui fait que je m'appelle "moi" et me désigne par mon corps et ma personnalité.

Si cette identité est remise en cause et que cette croyance est ébranlée, ce n'est pas pour laisser place à un vide abscons, mais inviter un éveil à une plénitude de conscience, impersonnelle dans sa nature et omni-présente dans sa permanence.

Toutes les contrariétés sont des opportunités d'abandonner le désir que les choses soient différentes de ce qu'elles sont. Il ne s'agit pas ici d'une résignation, mais d'une intelligence nouvelle, qui n'entre pas en conflit avec la réalité de ce qui est, mais l'épouse et fusionne avec elle. Lorsqu'une situation est pleinement acceptée, le "je-conscience", immuable connaisseur du monde, s'affirme comme détaché de cette situation, qui est contenue en lui, mais n'est pas lui.

Telle la goutte de rosée qui n'affecte pas la feuille qui la supporte, le "je-conscience" est toujours libre des manifestations qui émergent et disparaissent en lui, n'étant rien en soi, mais tout en vérité.

Ce mélange, apparemment incompatible, du rien de l'absence du moi et du tout de la présence du Soi peut être vécu à chaque instant, dès lors que les attentes et projections diverses créées par le mental se résorbent dans la silencieuse attention qui les contient.

Accueillons donc cette possibilité de disparaître dans la transparence de la conscience, et de s'établir dans la joie qui lui est propre; une joie qui n'est plus soumise aux va-et-vient des circonstances, mais s'enracine dans la plénitude de l'être.

Jean-Marc Mantel

lundi 13 avril 2009

"INTRODUCTION A L'EVEIL SPIRITUEL"


Nous parlons d'éveil spirituel parce que la plus grande partie des êtres humains vit dans un certain sommeil.

Le sommeil désigne le fait de vivre dans l'illusion.

L'éveil spirituel est donc l'émergence de la conscience hors du monde fantasmagorique des illusions, un peu comme la conscience sort du sommeil après une nuit de cauchemars.

Quelles sont les illusions ?

- Croire que la vie s'organise par notre intelligence personnelle (contrôle, maîtrise, projections sur l'avenir) et perdre de vue l'Intelligence de la Vie qui organise toute chose.

- Croire que nous sommes une "personne solitaire", contre les autres, séparée de tous et en danger permanent (nécessité continuelle de se protéger) puis déplorer la guerre, le conflit, la violence et l'impossibilité à être réellement en relation qui en découle.

- Investir uniquement dans le transitoire comme s'il était éternel (famille, profession, propriétés ...) et se révolter amèrement contre le déchirement et la souffrance qui en découlent chaque fois que l'évanescence de nos projets se révèle.

- Croire qu'il existe un(e) (ou des) autres qui pourraient nous apporter le bonheur (le mythe de l'âme sœur) ou qui seraient au contraire responsables de notre malheur, puis pleurer parce que notre quête est sans fin et toujours frustrée.

- Croire en l'autorité et la suprématie de la pensée et de l'intellect (et donc du jugement) et souffrir de la division qu'ils engendrent.

Que produit l'éveil spirituel ?

L'éveil spirituel, par la dissolution des croyances évoquées ci-dessus, révèle notre unité intrinsèque avec les mouvements de la vie (contre lesquels nous luttions en permanence), notre lien avec nos congénères, l'éternité de l'existence (au-delà des projets et objets de l'univers personnel), la réalisation que nos illusions sont la cause unique de toute souffrance, ainsi que l'émergence de la joie et la paix qui naissent de l'accueil de ce qui est, l'ouverture du coeur qui en résulte relâchant spontanément l'emprise du mental, de la certitude intellectuelle et de tous les cadres étroits que nous avions pris pour "notre vie"...

Thierry Vissac