lundi 28 janvier 2013

"SYNCHRONISATION DES ONDES CEREBRALES"


Le cerveau est certes un territoire énigmatique, mais depuis une cinquantaine d'années, la science a élucidé certains de ses mystères. Aujourd'hui, on utilise non seulement des produits pharmaceutiques pour intervenir dans sa chimie, mais aussi diverses technologies pour en modifier les mécanismes physiques. Ainsi, simplement en écoutant des enregistrements conçus à cet effet ou à l’aide de petits appareils émettant des signaux lumineux, semblables à des stroboscopes, on peut accélérer ou ralentir les ondes cérébrales ou encore synchroniser les ondes de l'hémisphère droit avec celles de l'hémisphère gauche.

Les effets recherchés sont variés et pas toujours orthodoxes sur le plan scientifique : améliorer le sommeil ou les fonctions immunitaires, surmonter la timidité, apprendre en accéléré, développer la créativité, mais aussi atteindre ce qu'on appelle des états « non ordinaires » de conscience - notamment pour faire des rêves éveillés ou des voyages hors du corps. Précisons que non ordinaire ne veut pas dire artificiel, mais qu'il s'agit plutôt d'états peu courants - on pourrait dire exigeant une disponibilité peu compatible avec notre mode de vie habituel.

Les ondes cérébrales

Dans les différentes zones du cerveau, l'influx nerveux fonctionne en relative cohérence et de façon rythmique : les neurones s'activent ensemble (plus ou moins), comme une pulsation, puis se calment, puis s'activent de nouveau. Grâce à de petites électrodes placées sur le cuir chevelu et reliées à un appareil appelé électroencéphalographe (EEG, inventé en 1929), le rythme de ces pulsations peut se traduire en forme d’ondes.

L'intensité de l'activité cérébrale se manifeste par la fréquence de ces ondes. On les calcule en hertz (Hz) - un hertz égalant une ondulation par seconde. Si le graphique enregistré par l'EEG est plat, c'est qu'il n'y a pas d'activité cérébrale. Quant aux ondes générées par un cerveau actif, on les divise en 4 ou 5 fourchettes, dont les appellations viennent du grec ancien :

    Ondes delta : de 0,5 à 4 Hz, celles du sommeil profond, sans rêves.
    Ondes thêta : de 4 à 7 Hz, celles de la relaxation profonde, en plein éveil, atteinte notamment par les méditants expérimentés.
    Ondes alpha : de 8 à 13 Hz, celles de la relaxation légère et de l'éveil calme.
    Ondes bêta : 14 Hz et plus, celles des activités courantes. Étrangement, les ondes cérébrales passent au bêta pendant les courtes périodes de sommeil avec rêve (sommeil paradoxal), comme si les activités du rêve étaient des activités « courantes ».
    Il arrive aussi qu'on parle d'ondes gamma qui se situeraient au-dessus de 30 ou 35 Hz et qui témoigneraient d'une grande activité cérébrale, comme pendant les processus créatifs ou de résolutions de problèmes. (Ne pas confondre avec les rayons gamma, émis par le noyau des atomes.)

Mentionnons par ailleurs que le cerveau est divisé en deux hémisphères, puis en plusieurs aires, chacune ayant une fonction importante : aires du langage, de la sensibilité corporelle, de l'émotion, etc. En ce qui concerne les hémisphères, on sait qu'ils fonctionnent le plus souvent dans une relative indépendance, et que le gauche, généralement dominant, est le siège de la logique et du rationnel, tandis que le droit est celui de la créativité.

La fréquence des ondes cérébrales varie donc selon le type d'activités dans lequel on est engagé, mais les individus non entraînés ont relativement peu de contrôle sur celles-ci. Trop de stress, par exemple, et le système nerveux n'accepte pas de se détendre : les ondes cérébrales continuent alors de se maintenir dans la fourchette bêta et il est impossible de trouver le sommeil...

D'autre part, on avance que les meilleures ressources mentales pour la créativité et la résolution de problèmes se situeraient dans la fourchette des ondes thêta, auxquelles, malheureusement, on n'accède pas facilement.

Quand le cerveau prend le rythme

Plusieurs phénomènes extérieurs peuvent influencer le rythme des ondes cérébrales. La science a découvert que c'est généralement un effet de résonance qui est en cause, comme lorsqu’une note jouée au piano fait vibrer à l'unisson une corde de guitare. Le battement régulier des tambours de même que le chant grégorien ou des activités physiques rythmées comme la marche procurent, à la longue, cet effet. Désormais, la technologie moderne permet d'atteindre ces résultats en un rien de temps.

En effet, certains types de pulsations sonores émises directement dans les oreilles peuvent induire, accélérer ou ralentir la fréquence des ondes en fonction du résultat recherché. Pour améliorer la qualité de détente et favoriser le sommeil, par exemple, on « invite » le cerveau à ralentir le rythme de ses ondes, qui pourraient graduellement passer de 14 à 4 Hz. On peut aussi améliorer la cohérence de l'influx nerveux des neurones, ce qui se traduit sur l'EEG par des ondes d’une plus grande amplitude.

Toutes sortes de compagnies produisent des disques de musique jouant sur ce principe de résonance, généralement avec des fréquences de 3 à 8 Hz, pour favoriser l'apprentissage et surtout la détente. On y combine parfois des injonctions parlées capables d'induction hypnotique — pour arrêter de fumer, par exemple. Une compagnie a même donné le nom « d'audiocaments » (marque déposée) à des produits de ce genre.

S'agit-il de messages subliminaux? En principe, non. D'ailleurs, les entreprises inscrivent généralement une note sur leurs produits pour déclarer que ceux-ci ne contiennent aucun message subliminal pouvant représenter un viol psychologique. Certaines personnes s'inquiètent quand même.

Une technologie au service des deux hémisphères

Modifier le rythme des ondes cérébrales, c'est une chose, mais faire adopter le même rythme par les 2 hémisphères du cerveau, c'est un pas de plus, semble-t-il. La théorie veut que plus les hémisphères fonctionnent au même rythme, plus grand est le bien-être. On croit même qu’un fonctionnement « intégré » des 2 hémisphères favorise de meilleures performances mentales et intellectuelles, puisque la logique (cerveau gauche) et la créativité (cerveau droit) agissent alors en synergie.

Un moyen d'y arriver a été découvert en 1973 par le Dr Gerald Oster, à l'École de médecine du Mont Sinaï, à New York : cela s'appelle les « battements binauraux » (qui concernent les deux oreilles). Lorsque, avec des écouteurs, on fait entendre une fréquence différente à chaque oreille, le cerveau adopte le rythme de la différence entre les 2 fréquences : si l'oreille gauche reçoit une fréquence de 210 Hz et la droite, de 200 Hz, les neurones des 2 hémisphères du cerveau adopteront une activité de 10 Hz, la fréquence différentielle. On appelle ce mécanisme la « réponse d'adoption de la fréquence ».

Apparemment, on ne peut pas jouer ainsi avec n'importe quelles fréquences, mais les chercheurs de l'Institut Monroe, l'entreprise la plus active dans le domaine de la technologie de la synchronisation cérébrale, disent avoir découvert une cinquantaine de combinaisons dont les effets sur le cerveau seraient particulièrement bénéfiques. Robert Monroe, aujourd'hui décédé, a fait breveter ce procédé en 1975 et a conçu une série d'outils connus sous le nom de Hemi-Sync. Les plus simples sont des enregistrements sonores dans lesquels les signaux hertziens sont camouflés sous divers sons plus ou moins musicaux. On retrouve également des appareils plus complexes combinant ondes sonores et impulsions visuelles.

Pour faciliter le sommeil, par exemple, la fréquence différentielle des battements binauraux évolue lentement de 8 Hz à 2 Hz, favorisant donc le passage, en 40 minutes, d'un état de relaxation léger (8 Hz) à un état de transe profonde (2 Hz).

L'Institut Monroe affirme sur son site que ses produits sont susceptibles de faire « se concentrer les ressources du cerveau, de l'esprit et du corps pour atteindre divers buts », entre autres :

    activer un processus de croissance émotionnelle (développer l'estime de soi, éliminer l'autosabotage, etc.);
    améliorer la détente et le sommeil;
    augmenter la productivité et la performance mentale;
    susciter des expériences transcendantes (faciliter la méditation, donner accès à l’intuition, etc.);
    apporter un soutien pendant la grossesse et l'accouchement.

Mis à part ceux de l’Institut Monroe, de nombreux autres produits sont offerts sur le marché, surtout pour favoriser la relaxation et la créativité. La synchronisation des ondes cérébrales est également utilisée dans le domaine de la motivation, tant pour les gens d'affaires et les sportifs, que pour ceux voulant atteindre des objectifs personnels. On parle d'ailleurs d'« entraînement mental » et de « neurodynamique ».


Synchronisation des ondes cérébrales - Sites d’intérêt

The Monroe Institute
Ce centre a but non lucratif est un des chefs de file de la recherche sur la stimulation technologique du cerveau.   

Institut Monroe Québec
Renseignements variés et offres de stages et de séjours.



dimanche 20 janvier 2013

"LE PROCESSUS DE LA PRESENCE"


Par Michael Brown

Ceci est un écrit adressé au Dr. Carl Calleman (ndt - il y a quelques années) pour le site "The Mayan Portal" faisant part de la connexion entre "Le Processus de la Présence" et le Calendrier Maya.

Comme c'est souvent le cas lors de découvertes humaines, Le Processus de la Présence est né d'un profond inconfort. Après avoir souffert durant de nombreuses années d'une douloureuse maladie neurologique aiguë et ne trouvant aucun soulagement par l'allopathie ou auprès des communautés de guérison alternative, je me suis fait la promesse de me guérir moi-même. Ce chemin d'auto-guérison m'a conduit dans le monde des cérémonies et des rituels autochtones et au Chamanisme, où j'ai expérimenté la "respiration" et les "plantes médicinales" comme moyens d'accéder à des états modifiés de conscience.

Au cours de ces explorations et de ces expériences, j'ai découvert que j'accédai régulièrement au même état d'éveil identifiable auquel je me réfère comme "la conscience du moment présent". Cet état d'éveil se déroulait comme une réalité parallèle qui nous est apparemment inaccessible lorsque notre attention est uniquement focalisée sur les aspects terre-à-terre considérés comme essentiels au regard de notre monde. Dans cet état d'éveil je n'ai éprouvé ni douleur, ni distraction physique, ni confusion mentale, ni déséquilibre émotionnel  -- Et j'ai de plus été capable d'intégrer le langage symbolique des anciens et les messages qu'ils nous avaient soigneusement destinés à recevoir par-delà les couloirs du temps et de l'espace. C'est alors que le calendrier Maya m'a parlé pour la première fois.

En accédant à ces états de conscience élevée, il m'est apparu de façon très claire que l'humanité tout entière s'était, à un moment donné de son voyage évolutif, littéralement "endormie" et était entrée dans un rêve illusoire auquel je me réfère maintenant comme "vivre dans un paradigme-basé-sur-le-temps". Cet état hypnotique a été initialement porté à mon attention au sein de ma propre expérience pendant que j'observai les mécanismes de ma douloureuse maladie ; en expérimentant la conscience du moment présent il m'est apparu de façon évidente que la manifestation de ma douleur aiguë n'avait absolument rien à voir avec ce qui se déroulait "en ce moment" - c'était un symptôme des expériences non intégrées de mon passé.

Dans cette prise de conscience personnelle, il m'est également apparu de façon évidente que l'humanité tout entière vit dans un état quasi-hypnotique où une grande partie de notre attention est mentalement dépendante et erre dans des couloirs illusoires de nos projections de ce que nous pensons être arrivé hier et de ce que nous supposons va se produire demain . C'est dans cet état de distraction que nous accomplissons tous nos choix, non pas en les basant sur ce qui se déroule dans le moment présent mais conduits inconsciemment par nos "besoins et désirs", ceux-ci trouvant leur source dans nos expériences passées non intégrées.

Quand j'ai commencé ma quête pour sortir du paradigme-basé-sur-le-temps, j'ai clairement perçu ce que nos ancêtres voulaient signifier lorsqu'ils prophétisaient "La Fin des Temps". Ils ne nous disaient pas que nous allions être confrontés à "la fin du monde" mais à "la fin de notre fonctionnement sur cette planète, fonctionnement totalement déconnecté du moment présent". En d'autres mots, un changement profond dans la conscience va avoir lieu, un changement qui va littéralement démanteler notre fonctionnement inconscient dans le paradigme-fondé-sur-le-temps. L'avertissement des anciens est clair : A moins que nous ne nous levions maintenant consciemment et ne prenions la responsabilité de notre expérience, nous sommes susceptibles de prendre des décisions qui peuvent avoir pour conséquence le départ de ce plan physique d'un très grand nombre de personnes.

Jusqu'à ce que cela ne me soit montré par des Chamans autochtones j'ignorais que je vivais dans cet état de rêve mental et c'est alors que j'ai également réalisé que l'humanité se trouve dans un état de 'somnambulisme'.

Ces compréhensions ont déclenché ma quête de tracer une voie méthodique partant du paradigme-basé-sur-le-temps pour retourner à la conscience du moment présent, une voie qui pourrait être parcourue par n'importe qui, n'importe où et quelles que soient les situations dans lesquelles les personnes se trouvent. Cela m'a demandé de dévoiler la voie inconsciente que nous utilisons tous et qui nous a conduits à nous retrouver empêtrés dans ce paradigme, puis de créer un processus nous permettant de renverser le mouvement de notre conscience afin que nous puissions nous réveiller de ce sortilège mental illusoire. Il m'a fallu neuf ans pour découvrir, ébaucher, tester et introduire cette technique à travers un livre pour que tous ceux qui cherchent à participer consciemment à notre phase d'évolution actuelle puissent s'aider eux-mêmes de façon appropriée. Plusieurs milliers de personnes ont déjà été assistées par ce procédé.

Au milieu des années 90, lorsque j'ai commencé à exprimer aux autres que je m'intéressai à la découverte d'un processus pouvant aider l'humanité "à extirper son attention du paradigme-basé-sur-le-temps" j'ai reçu mon lot de réactions étranges. Aujourd'hui, que ce soit en Afrique du Sud, en Inde, au Royaume Uni, au Mexique et aux États-Unis, des personnes de tous les horizons utilisent Le Processus de la Présence afin de réaliser ce travail crucial.

Mon intuition personnelle est que Le Processus de la Présence est un cadeau qui peut nous aider à participer consciemment à l'évolution actuelle de notre espèce humaine, un changement prédit de façon très claire par le Calendrier Maya. C'est un outil qui peut nous aider de façon efficace à nous positionner consciemment sur une voie nous permettant de retrouver la présence physique, la clarté mentale, l'équilibre émotionnel et la connexion vibratoire. Il nous permet de commencer progressivement et méthodiquement la tâche qui est d'extirper notre attention des pièges mentaux du paradigme-basé-sur-le-temps afin que nous puissions retourner à l'authenticité de la conscience du moment présent.


"Il ne s'agit pas de se sentir mieux - il s'agit de mieux savoir sentir."

Michael Brown


Téléchargement:  editions-ariane.com/wp-content/uploads/2012/10/Processus_prev.pdf


lundi 7 janvier 2013

"APPRENDRE LA MEDITATION AVEC MATTHIEU RICARD"


Grâce aux nombreuses études sur la méditation, nous en connaissons désormais ses bienfaits sur la santé, tant physique que mentale. Cependant beaucoup d’entre nous ignorent encore comment la pratiquer. Matthieu Ricard nous explique comment procéder et nous fait découvrir l’Art de la Méditation.
L’INREES s’est associé à la conférence de Matthieu Ricard organisée les 16 et 17 mai dernier à Paris, où Matthieu Ricard a présenté une conférence le samedi soir et animé une journée de séminaire sur l'Art de la Méditation le dimanche. Ce fut une occasion pour l’équipe de l’INREES de retrouver de nombreux adhérents, et également de faire découvrir le travail de notre Institut à un nouveau public, tout en relayant l’action de la fondation Karuna-Shechen, association humanitaire que Matthieu Ricard soutient depuis une dizaine d'années.

Alors pourquoi et comment méditer ? Premier temps, se rappeler la motivation à la source de l'exercice. Soulager la souffrance, la sienne bien-sûr, ce qui n'est pas le moindre des bénéfices, mais aussi celle des autres. La méditation est une technique d'entraînement de l'esprit, un outil qui vise à libérer la conscience prise dans le cercle vicieux de l'attachement, de la distorsion, du manque de discernement. Il suffit de regarder en soi ou autour de soi pour voir les dégâts causés par un déficit de conscience, par la colère, la haine, le vengeance, la jalousie, la peur, qui n'en sont que les conséquences. Pratiquer la méditation demande le courage de sortir des automatismes, des distractions, pour entraîner sa conscience à mieux fonctionner.

Deuxième temps, travailler la clarté et la stabilité de l'esprit. En se concentrant sur sa respiration, la sensation thoracique ou abdominale, avec sa régularité de métronome, il est possible de focaliser son attention. Les pensées peuvent alors surgir dans le champ de conscience, provoquant l'agitation. Il suffit alors de les observer, de les laisser surgir puis disparaître, sans lutter, comme on regarderait un papillon apparaître, se poser sur une fleur puis s'envoler au loin. Se faisant, l'esprit progresse vers la pleine conscience. La même préparation peut être obtenue en se concentrant sur un objet, une pierre, une flamme, sur une image, une sculpture. En particulier, les bouddhistes aiment se concentrer sur une image de Bouddha, extérieure ou intérieure, et méditer sur son infinie compassion. Le même travail peut aussi s'accomplir lors d'une marche conscience. Pour ce qui est de la posture, à chacun de trouver la sienne, ni trop lâche sous peine de céder à la torpeur, ni trop tendue, sous peine d'être trop agité. c'est comme accorder une corde de guitare.

Troisième temps, l'esprit étant disponible, il est maintenant possible de méditer sur 4 domaines incommensurables : l'altruisme inconditionnel, la compassion, la réjouissance et l'impartialité ou équanimité. Pendant la méditation, diriger son altruisme, amour inconditionnel vers les êtres chers, pour élargir progressivement ce flot généreux vers l'ensemble des êtres et souhaiter la fin de leurs souffrances. Pour la compassion, l'exercice est semblable, mais adressée cette fois-ci à des personnes en souffrance. De la même manière, en étendant la portée de votre compassion. La compassion va au-delà de l'empathie. Résoner avec les émotions des autres est la première phase, qui permet de partager la souffrance, mais ce n'est pas tout. Un exercice méditatif simple consiste à inspirer la souffrance des autres, comme si l'on aspirait leurs troubles, puis à expirer le bonheur, toute la compassion, un flot d'énergie bienveillante et généreuse pour aider à la transformation des autres. La réjouissance consiste à célébrer le bonheur et la réussite des autres, le développement de leurs qualités, l'éveil de leurs potentialités. Cet exercice devient l'antidote de l'envie et de la jalousie. l'impartialité est l'engagement de développer ces trois formes, altruisme, compassion et réjouissance, envers tous les êtres, sans distinction, qu'ils soient amis ou perçus comme ennemis. Matthieu Ricard rappelle qu'il ne s'agit en rien ici d'excuser des atrocités ou de les banaliser, mais simplement de souhaiter à ces personnes de connaître la libération des souffrances, causes de tant de violence et de destruction.

Quatrième temps, travailler la vision pénétrante. Percevoir l'impermanence en toute chose, en toute situation pour mieux vivre dans le flux de l'instant présent. Prendre conscience des projections, dérivées des attentes de l'ego, identifier les distorsions qui en résultent et les dissoudre dans la lumière, comme l'obscurité cesse au premier rayon de soleil. Comme l'a dit le poète Rilke : « Ne vous laissez pas abuser par la surface; dans les profondeurs tout devient loi. »

Matthieu Ricard Ce bref aperçu de la pratique méditative bouddhiste peut surprendre l'occidental. Ces thèmes ne sont plus abordés dans nos sociétés, sauf pour en rire, en moquant la naïveté qui s'en dégage. A tel point que Matthieu Ricard soulignait qu'après vérification, il s'avère que dans les études de médecine américaines, le mot compassion n'est pas prononcé une fois...! Inutile d'espérer un meilleur résultat dans la médecine française. Pourtant, cette pratique de clarification de l'esprit, de maîtrise de soi et d'action juste envers la communauté rejoint une tradition occidentale qui me semble faire un certain retour : le stoïcisme.

Les plus récalcitrants se rassureront peut-être en apprenant que la pratique de la méditation est associée à de nombreux bénéfices pour la santé, dans les domaines cardio-vasculaires, en tant que traitement complémentaire des cancers ou d'autres pathologies chroniques lourdes et bien plus encore. Les études les plus récentes montrent des bénéfices à court terme, en quelques semaines de pratiques.

Enfin, le déficit de pratique et d'entraînement de nos états de conscience explique certainement pourquoi nous avons tant de mal à admettre la survenue d'états modifiés de conscience, comme nous le rappelle l'INREES qui aide à accueillir l'extraordinaire dans nos vies et qui était partenaire de la journée. Vous retrouverez d'ailleurs un article de Matthieu Ricard « Ne sous-estimez pas les pouvoirs de l'esprit » dans le n°3 du Magazine de l'INREES


http://www.inrees.com/articles/Apprendre-la-meditation-avec-Matthieu-Ricard/?fb_action_ids=10200182118055133&fb_action_types=og.recommends&fb_source=aggregation&fb_aggregation_id=246965925417366

mercredi 2 janvier 2013

"SYNCHRONICITE: FACE VISIBLE DE L'INCONSCIENT COLLECTIF?"


De mystérieux événements synchrones semblent parsemer nos vies. Les recherches actuelles tendent à prouver que tout semble se mouvoir de façon harmonieuse dans le monde naturel, mais que cette harmonie est parfois soudainement brisée par des événements symboliques chargés de sens... Le principe de l’univers se situerait-elle dans une conscience universelle ?
Mais quelle est donc cette réalité invisible capable de synchroniser les évènements de la nature, d’où provient-elle et en vertu de quelles lois s’accomplit-elle exactement ?

En interprétant les sens symboliques de ses rêves, à fort contenu alchimique, et après avoir longuement étudié les recherches de Jung sur la synchronicité, Wolfgang Pauli - physicien autrichien connu pour sa définition du principe d'exclusion en mécanique quantique, ce qui lui valut le prix Nobel de physique de 1945 - se rendit compte que tous les phénomènes synchrones qui se produisaient dans la nature, qu’ils soient à caractères humain ou quantique, devaient obligatoirement avoir une matrice commune, capable d’unir de façon synchrone le monde du psychisme avec celui de la matière.

En observant attentivement les mécanismes qu’il avait étudié en mécanique quantique par le biais du principe d’exclusion et du neutrino, qu’il avait lui-même découverts, et les conséquences du bouleversant « paradoxes EPR » - une expérience de pensée, élaborée par Albert Einstein, Boris Podolsky et Nathan Rosen - en observant son inconscient à l’œuvre au cours des séances de psychanalyse avec Jung ou pendant l’ « effet Pauli », en étudiant soigneusement les découvertes de Jung sur l’inconscient collectif, Pauli avait eu l’intuition profonde et certaine que cette matrice invisible, capable d’assembler le monde, était l’inconscient collectif, auquel l’inconscient personnel accède occasionnellement à travers des rêves chargés de sens et de phénomènes de synchronicité.

L’inconscient collectif perd alors sa nature exclusive de concept psychologique pour devenir cette réserve d’énergie psychique en dehors du temps et de l’espace, qui gouverne non pas comme une force, mais comme une forme et informe instantanément le monde de la matière. L’esprit (le psychisme) et la matière ne sont donc pas disjoints, mais interagissent totalement, de façon synchrone. Et il n’y a pas un seul esprit et un seul morceau de matière, existant individuellement, mais un nombre infini de morceaux de matière/esprit, unis et synchronisés en un tout unique. Ce que nous croyons être alors notre psychisme ne l’est pas, mais est notre capacité à nous relier à une grande source universelle qui nous unis tous. L’ego, la séparation, la distinction entre objets et particules sont autant de parties d’une unique danse sans fin, qui prises séparément, comme des entités disjointes, ne sont qu’une illusion. Notre ego est une illusion. En effet, certains problèmes psychiques, comme ceux que connut Pauli pendant si longtemps, sont une façon de nous avertir que nous sommes séparés du « Soi ». La clef du bonheur, de la sérénité et de la vie même, est de prendre conscience de notre appartenance à un univers infini.

Extrait du livre « Synchronicité » (Macro Editions)
Par Teodorani Massimo - 7 octobre 2010