jeudi 12 février 2009

"L'AUBE DE LA KUNDALINI SE LEVE SUR L'OCCIDENT"


Le Yoga et le Tantrisme viennent de révéler aux Occidentaux l'étrange secret de l'éveil de la Kundalini, cette énergie lumineuse ascendante qui remonte soudain le long de la colonne vertébrale. Elle transforme complètement l'être, le branche sur une autre réalité, lui donne une nouvelle vision du monde et souvent des pouvoirs prodigieux.

Les montées sauvages de kundalini se multiplient à notre époque et provoquent des malaises divers, qu'encore trop de médecins et psychiatres ne savent pas bien reconnaître. Pourquoi donc ?

Cette multiplication actuelle semble arriver à point pour aider à la mutation indispensable de l'humanité et la faire entrer dans une nouvelle ère, comme l'expliquent tous les textes traditionnels.

Le plus stupéfiant est que la science confirme complètement cette découverte avec la notion expérimentale de physio-kundalini.

Par là est enfin fournie la clé du Caducée, avec ses deux serpents entrecroisés, symbole universel des médecins et des professions de santé depuis les Grecs. Ce signe de vie s'est perpétué depuis l'Arbre de Vie du Paradis jusqu'à la double hélice de l'ADN.

L’Inde vient de transmettre à l’Occident l’étrange secret d’une énergie ascendante le long de la colonne vertébrale qui provoque une transmutation de l’être humain. La puissance du serpent enroulé (kundalini) autour de l’Arbre de Vie au centre du Jardin d’Eden était le secret préservé de la non-mort éternelle. Il a été perdu et restait défendu par l’Archange à l’épée de feu. Puis Dionysos, le deux fois né, a retrouvé le secret aux Indes, a reçu l’initiation et en a ramené la transmission en Grèce. Et ceux qui avaient éveillé leur kundalini avaient, pour le montrer le droit de porter sa représentation : le serpent dressé entre les deux serpents enlacés. Ce Caducée passe d’Hermès Trismégiste aux Hérauts, ambassadeurs invulnérables, puis aux prêtres d’Asklépios et par là à tout corps médical, garant, en principe, de la vraie vie.

Cet antique secret, si bien caché, est maintenant divulgué, car les temps sont venus où ce qui était réservé à une toute petite élite d’initiés, doit être offert à tous. Cela constitue en effet la phase ultime de l’évolution de l’espèce humaine. Elle passe du physique au spirituel par une mutation. Dans les malheurs et les difficultés du Kali-Yuga, l’âge de fer, la seule chance pour l’humanité de survivre est de passer à un autre plan de conscience et d’accéder au monde des dieux par l’éveil de la kundalini.

Les premiers témoignages sérieux de la possibilité d’une telle transformation ont été publiés dans les années 1970. Et depuis ils n’ont pas cessé de se multiplier sous forme d’expériences sauvages. Il est temps maintenant de confronter ces témoignages avec les textes sacrés pour en permettre une meilleure connaissance.

C’est ce que demandait déjà Tara Michael en 1978 : « Ce serait le digne objet d’une recherche, qu’elle soit « scientifique » comme le propose Gopi Krishna ou non, que de comparer les différents témoignages d’authentiques éveils de kundalini, ainsi que des descriptions des textes traditionnels afin de dégager ces constantes et d’entrevoir aussi les variétés, les différences et les modalités diverses dont ces expériences sont riches ». Et c’est ce que redit Jacques Vigne en 1996 : « Certainement une étude concrète et théorique du Yoga de la Kundalini sera un élément important de la spiritualité du XXIème siècle ».

Pour cela l’essentiel est de commencer à déterminer avec précision ce dont il est question et de définir notre objet de recherche.

Qu'est ce que la la kundalini?

La kundalini est l’Energie des Profondeurs dans le monde et dans l’homme. C’est l’axe dressé au centre de l’univers et de la personne. C’est une énergie divine d’une force inouïe à manipuler avec précaution après une longue préparation et une exacte purification du corps humain.

Comme elle est à la source de la vie et à la porte du sacré, on comprend qu’elle soit restée secrète.

C’est une énergie sous la forme d’une Déesse serpentine, une union entre la femme et le serpent. Elle est l’énergie cosmique de CITI la conscience divine. Elle est de nature féminine, apparentée à la Shakti (la Déesse) et à Maya (l’Illusion), sous l’apparence d’un serpent (naga), le Cobra femelle blanc. Elle remonte donc au culte des serpents aux Indes, originaire de la première civilisation tribale des Mundas. Le monde entier repose sur un serpent, Ananda l’infini ou Adi shesa, le serpent primordial. Ce serpent des profondeurs, le Non-Né à un seul pied, au poison redoutable a été absorbé par le masculin, le Dieu Shiva, l’ascète. Pour sauver la terre de la destruction, il a bu le poison, n’en est pas mort mais en a gardé pour toujours la gorge bleue (Nilakanta). Ainsi sommes-nous avertis que l’abord de cette énergie serpentine féminine n’est pas sans risque pour le masculin.

D’ailleurs le souvenir du pouvoir conféré par la Femme-Serpent n’est pas ignoré dans nos régions. Il y a d’abord la Vouivre qui est un serpent qui porte une pierre précieuse enchassée au troisième œil, une escarboucle. La richesse et le pouvoir sont promis à l’homme qui arrivera à la lui ôter, mais à ses risques et périls. Il existe aussi en Vendée une Fée sous forme d’une femme-serpent : Mélusine. Elle est la protectrice de la famille des Lusignan (Mère Luse), qui fournira le dernier roi de Jérusalem.La kundalini : du biologique ou du spirituel ?

Le critère est simple et définitif et il a été donné par Swami Muktananda : « Une expérience de kundalini véritable est celle qui laisse un effet permanent, un changement positif dans la vie ».

Le problème essentiel est que d’une Déesse, forme individuelle de la Conscience Universelle CITI, on fait une simple énergie biologique. Par là les médecins et les scientifiques pourraient percer le secret de la vie et forcer le ciel.

Mais il existe une ironie du destin. Ceux qui veulent une montée de kundalini et qui font pour cela du yoga pendant de nombreuses années n’y arrivent jamais ou très rarement. Par contre des personnes qui ne l’ont jamais cherché et qui n’y ont jamais pensé sont victimes de montées sauvages de kundalini et bien d’autres ont des troubles divers qu’ils décorent du nom de kundalini.

Il nous reste à comprendre pourquoi ?

La transmission doit se faire dans une initiation personnelle avec l’ouverture des chakras selon les degrés de la sensibilisation et des transmissions d’énergie.

Marc-Alain Descamps
["L'Eveil de la Kundalini" Editions Alphée]


"Le point de vue du psychiatre Lee Sanella"

Dans le livre, « Spiritual Emergency, when personal transformation becomes a crisis » Stanislav Grof et son épouse Christina ont rassemblé une série d'articles d'une valeur particulière.
Des psychiatres, des psychologues, des maîtres spirituels ont exprimé leur avis sur les problèmes psychiques qui peuvent survenir comme conséquence d'un développement et d'une croissance spirituelle.
Lee Sannella, également psychiatre, ayant une connaissance étendue dans le domaine de la médecine holistique, a attiré pour la première fois l'attention du monde médical sur le phénomène de la Kundalini.
Dans son livre "The Kundalini Experience : Psychosis or Transcendence"(*) il mentionne différents symptômes spirituels et physiques qui pourraient être une forme d'expression de l'éveil de La Kundalini, présente chez tout le monde à la base de la colonne vertébrale, à l'état de sommeil.
Le réveil et l'ascension de cette énergie, le long de la colonne jusqu'au sommet de la tête, enclenchent un processus spirituel qui, dans certains cas, peut provoquer divers symptômes graves.
Dans "Spiritual Emergency" Lee Sannella écrit un article qui éclaire son point de vue.

L'énergie de la Kundalini a pour fonction d’éliminer le stress en levant les blocages de notre système nerveux. Le processus complet de l'éveil de la Kundalini est essentiellement une méthode de purification ou un processus de rééquilibrage. Dans la vision classique, l'énergie voyage du bas de la colonne vertébrale, de notre coccyx, le long de la colonne à travers les différents chakras ou centres nerveux, jusqu'au sommet de la tête. Pourtant, il peut aussi se produire que l'énergie descende du front, via la poitrine vers le ventre. Sannella suppose que cette énergie devrait être mesurable par des tests psychologiques ou physiologiques. En tant que psychiatre, il s'est surtout intéressé aux différences des symptômes entre le processus de la Kundalini et la psychose.

Dans des études antérieures, il est arrivé à la conclusion qu'une psychose peut apparaître par suite d'une expérience relative à la Kundalini, où la réaction a été négative, ou bien à cause d’une pression sociale, ou bien à la suite d'un conditionnement personnel antérieur. Or, les études qui ont été réalisées permettraient de faire la distinction entre une simple psychose et une psychose résultant d'un éveil spirituel.

Ceux qui ont vécu l'expérience de l'éveil spirituel se reconnaissent mutuellement. Ils sont souvent plus objectifs au sujet de leurs expériences que les gens qui n'ont subi qu'une simple psychose.
De plus, il existe des expériences qui ne sont propres qu'à ceux qui ont vécu l’éveil de la Kundalini : sensations de chaleur dans le corps, vibrations, sensations de fourmillements ou de démangeaisons sur le corps entier, éblouissements, douleurs, surtout à la tête, mode de respiration étranges, mouvements corporels spontanés et audition de sifflements et de murmures. L'expérience de l'éveil de la Kundalini peut finalement conduire à une meilleure réaction au stress, à la sérénité, à des relations plus saines et même à l'éveil de pouvoirs particulier, soit de dons paranormaux, soit de dons de guérison. Mais, à l'origine, l'expérience peut être écrasante et complètement déséquilibrante.

Plus on oppose de résistance au processus qui se développe, plus de douleurs et de problèmes surgiront. Le lâcher prise lors du processus est donc indispensable et la compréhension de l'entourage permettra d'accepter ce qui arrive. Les gens sensibles devront supporter plus d'effets dérangeants. Ces gens-là arrêtent alors leurs techniques de yoga ou de méditation, connues pour accélérer le processus. Les plus grands problèmes que rencontre ceux qui vivent un éveil de la Kundalini sont l'incompréhension et l'ignorance du phénomène par l'Occident. Lorsque la position à l'encontre de la transe, de l'expérience mystique et de l'éveil de la Kundalini, changera en Occident, non seulement les gens qui ont connu de telles expériences pourront en profiter pleinement, mais tout le monde y trouvera un bénéfice. Pour l'instant, le fait, de subir pareilles expériences, conduit à l'isolement, au retrait de la société, par crainte d'être considéré comme fou, d'aboutir dans un hôpital psychiatrique et de faire l'objet d'un diagnostic stigmatisant. Le fait est qu'alors le processus de renaissance, de développement personnel et spirituel est complètement ignoré. Le processus d'éveil de la Kundalini est finalement une sorte de thérapie de l'intérieur, plus puissante que toute autre forme de thérapie. Un bon accompagnement de la part de ceux qui (re) connaissent le processus et lui rendent sa valeur positive est indispensable.


                          "Du danger de la kundalini, la fin d’un mythe, le début de la vie."

Revenons plus précisément sur les différentes formes d’expression que peut emprunter la kundalini.

Nous avions présenté la kundalini non pas comme un type de force en particulier mais comme un processus que peut emprunter l’énergie. Et selon ce qu’est cette énergie les résultats peuvent être tout à fait différents.

Quels dangers y a t il à développer la kundalini ! Sachons d’abord de quelle kundalini nous parlons, car elles sont de trois types :

- Celles manifestant les forces inférieures ou astrales éveillant l’esprit à la magie, la sorcellerie, ou l’occultisme.

- Celles manifestant les divinités supérieures de la conscience, éveillant l’esprit à la puissance, laissant le pouvoir du serpent dévorer l’identité. Et que ces divinités soient tantriques, égyptiennes, aztèques ou autres ne change rien à l’affaire,

- Et celles manifestant les forces divines ou forces créatrices éveillant l’âme à sa propre existence et au Créateur.

Du danger des premières est la perte de la conscience et la perte de soi dans des sphères que l’esprit ne saura gérer, pouvant entraîner dans les cas extrêmes folie et suicide. Ou bien le développement hypertrophique de l’ego par la mise à disposition de pouvoirs servant l’individu et les entités associées entraînant manipulation, mensonge, mégalomanie, déviation sexuelle etc.… Ce type de kundalini se rencontre beaucoup dans les sociétés anciennes ou animiques empruntes de rituels magiques ou autres liés aux forces de la nature vitale inférieure. Les forces qui en résultent ont dominé l’humanité bien avant l’apparition de l’âme et de la nature divine dans l’homme.

Du danger des secondes est l’étouffement de l’âme au profit du développement de l’esprit par la prise en possession des dieux qui se nourriront de la personnalité et de l’ego pour asseoir leurs pouvoirs à travers par exemple un prêtre, un religieux, un dévot, un gourou, un disciple, ou tout individu qui aura choisi de s’abandonner à ces forces. Jusqu’à ce que l’individu, ayant disparu, n’incarne plus que les forces et leurs dieux tenant le vital et la conscience par la béatitude et le pouvoir. On rencontre encore beaucoup à l’heure actuelle de telles puissances qui prennent le visage de la spiritualité et ont su se répandre sur la planète.

Du danger des troisièmes est la déstructurations de nos cristallisations, la perte de nos croyances, la confrontation à la réalité de la vie et de soi qui, dépouillé de son illusion, oblige à avancer sans cesse vers plus de vérité, de sagesse, de liberté et d’éternité dans une confrontation permanente à ce qui constitue son antithèse, la présence des pouvoirs inférieurs. Mais il n’y a pas plus de danger à vivre cette confrontation qu’à ne pas la vivre, car nous sommes déjà mortels, maladifs, ignorant, et cette confrontation n’est que l’émergence, la percée, l’échappée hors de cette obscurité. Si la Kundalini nous déstabilise alors, c’est que nous étions déjà instables. Sans elle, cette instabilité se serait révélée autrement, au travers d’une maladie, d’une psychose, ou autre. La faute n’en incombe pas à la Kundalini mais à notre nature. Elle n’agit que comme révélatrice de notre réalité, décuplant notre nature joyeuse ou notre nature dépressive selon le cas. Mais aucune fatalité en cela.

Les deux premiers types de kundalini sont commandés par le pouvoir du serpent, à la fois symbole et réalité inhérente à ces forces. L’esprit Divin commande au troisième type et nous ne parlerons plus dans ce qui suit que de celui-ci, les deux premiers types ne présentant guère d’intérêt spirituellement parlant.

« Il n’y a pas plus de danger à travailler la Kundalini qu’à ne pas la travailler » Affirmer cela va à contresens des idées reçues, de la superstition et de l’ignorance régnant sur le sujet.

Lorsque l’on entend ce mot : « Kundalini », il résonne souvent magiquement de l’envie et de la crainte de la merveille inaccessible et effrayante, comme une sorte de mythe. Mais au-delà du mythe et de la superstition se trouve le début de la vie, la réalité d’un phénomène qui porte en lui-même l’essence de la création et de sa composante dans l’homme. A moins que l’amour habite notre vie, ne pas travailler la Kundalini à son développement ou ne pas développer toute autre forme de force créatrice ou divine, qu’elle soit de source Christique, Bouddhique, Supramentale ou autre est, certes, un suicide, une mort de l’âme, car l’on se prive de ce qui fera la nourriture de cette âme et favorisera sa croissance. A travailler et développer la Kundalini, on prendra un grand risque, certes, qui est celui de modifier nos structures cristallisées, structures de fixation, éclatement de ce qui constitue nos attaches illusoires à une vie qui n’est le plus souvent que recherche de sécurité et de plaisance. Non pas que cela soit condamnable, mais il ne peut y avoir de sécurité et de plaisir absolu sans une part de la vie spirituelle dans notre vie temporelle, et, précisément, nous en avons peur, de peur de perdre nos attaches qui sont d’abord attaches à soi-même et nos structures. Alors, face au vide de l’ignorance, l’esprit se remplit de croyances et de superstitions, et certains même, interprétant le bruit qui court, lui donne vie et l’érige en dogme.

Physiquement, quels sont les risques à développer une Kundalini de nature divine ?
Aucun, si cela est fait correctement et si certaines règles de base sont respectées qui sont des règles d’hygiène physique et morale. Notre culture occidentale nous a déjà inculqué la plupart de ces règles d’hygiène et cela fait partie de la vie de la plupart des individus, et sauf exception pour le cas de toxicomanie, dérèglement mental ou dépression extrême, corps affaibli par une maladie grave, amoralité excessive ou autre situation exceptionnelle, tout le monde peut développer une Kundalini de manière supportable, souvent agréable sans que cela ait des conséquences déstabilisantes sur l’individu.

Vingt années d’enseignement dans ce domaine viennent confirmer ces dires. Mais que l’on ne joue pas avec le feu. Une pureté d’intention est nécessaire. Celui qui recherchera consciemment à travers cela le pouvoir, la notoriété, la compétition ou toute autre forme malvenue sera vite confronté à ses déformations engendrant alors un conflit intérieur duquel l’une ou l’autre partie sortira victorieuse, la force créatrice propulsant alors l’individu vers une remise en question, ou la force de l’ego éteignant parfois définitivement l’émergence de la vie. Mieux vaut alors ne pas commencer le travail que de le commencer dans de mauvaises conditions.

Le développement de la Kundalini est une œuvre sacrée, et comme toute œuvre sacrée elle nécessite l’approche adéquate. Mais rien de bien dangereux dans tout cela, pas plus dangereux que ce qu’est la vie elle-même et ce que nous y avons construit car la vie est un balancement permanent entre la sollicitation vers la créativité par la poussée de l’évolution, et la force du chaos s’y opposant plus par résistance et ignorance que par intention pure. Faire naître la Kundalini au sein de cette balance est faire pencher le plateau du coté de l’évolution, non pas parce que le poids de l’obscurité disparaîtra mais parce que celui de la lumière augmentera, propulsant alors l’individu vers une évolution accélérée. Ne pas entreprendre cette œuvre, ou toute autre œuvre évolutive, c’est assurément laisser le poids de l’obscurité nous rattraper, car nous sommes mortels par nature, et le potentiel de vie reçu à notre naissance n’est renouvelable qu’en de rares exceptions.

Notre peur n’est donc que celle existante déjà face à notre vie, car que savons-nous de l’inconnu, peut-on avoir peur de ce dont nous ignorons, si ce n’est par projection de ce que nous connaissons ? La peur étant par nature un phénomène contagieux, nous pouvons observer avec quelle facilité nous pouvons perpétuer celle-ci. Ainsi, pour beaucoup, la Kundalini est devenue par ce fait un symbole d’angoisse. Il est dommage de constater à quel point un phénomène de la vie, sensé entre autre, nous apporter les réponses à notre condition traumatique puisse devenir exactement son contraire, l’objet même de nos peurs.

Indépendamment du fait que la Kundalini puisse s’éveiller chez tout être humain, naturellement et sans condition particulière, qu’est-ce qui fait que le yoga puisse particulièrement favoriser le phénomène ou être utilisé pour cela ? En fait, il suffirait que l’individu soit, ne serait-ce qu’un instant, totalement aligné sur la fréquence de son être pour que cela puisse se produire. Nous avons déjà parlé de cela dans un article précédent. Créer cet alignement n’est pas chose difficile si nous savons nous y prendre. Le hatha yoga favorise l’équilibre des forces physiques, les pranayamas celles du corps d’énergie et la méditation l’apaisement du corps subtil.

Respectivement ces trois aspects du yoga, menés adéquatement suffisent à eux seul à créer les conditions de cet alignement. L’Etre peut alors intervenir et appeler sa composante inverse, la Kundalini enracinée dans le corps, car plus rien alors ne le sépare d’elle. Son éveil est alors spontané, puissant et complet. Mais tout ceci peut aussi se réaliser progressivement par une approche plus extérieure et un développement progressif de l’énergie. Dans un cas comme dans l’autre, nul risque particulier si ce ne sont ceux déjà cités, et même là le résultat final ne pourra être qu’un mieux de ce qui aurait de toute manière été sans.

Jean-Michel Jutge 




jeudi 5 février 2009

"EXPERIENCE DE CONSCIENCE COSMIQUE OU CONSCIENCE DU TOUT"


L’éveil, ce renversement de la conscience grâce auquel on perçoit l’unité du monde, peut se produire à tout instant de notre existence. Cependant, cette transformation ne se fait pas d’emblée.

J’ai fait l’expérience de la Conscience cosmique et de la non dualité lors d’une méningite. J’ai pu alors voir ce qu’enseignent tous les maîtres spirituels : derrière les apparences de l’univers, se trouve la réalité d’un Etre, d’une Conscience unique et éternelle.

Cette expérience vient après 30 années d’études spirituelles et d’harmonisation intérieure qui ont permis que je ne sois pas déconcertée, mais qu’au contraire je puisse vivre ce qui m’était proposé comme une véritable révélation spirituelle.

Dés que j’ai émis intensément le souhait de partir, de voir cette autre réalité dont nous parlent les mystiques depuis des siècles, je suis entrée instantanément dans l’énergie infinie. Pendant un moment que je ne peux évaluer, le temps n’existant plus dans cette autre réalité, je n’ai plus eu de pensée, plus de personnalité, tout en conservant le sentiment de mon identité, plus de corps que j’avais quitté car je ne souffrais plus du tout. Le silence avait tout englouti.

Restait la conscience, totalement lucide, reliée à ce flux lumineux au point de s’y dissoudre. Je n’étais plus que cette conscience affinée, sublime. Elle baignait dans l’énergie cosmique, et en même temps elle était grand ouverte, sans limite, comme si elle contenait l’espace de l’univers. Elle percevait, ressentait, avait toutes les propriétés de l’être vivant, mais évoluait dans une dimension qui se situait hors de la matière et hors du temps.

La sensation était douce, paisible. La lumière que je voyais par une perception autre que sensorielle, était intense, éclatante sans être aveuglante et permettait à ma conscience d’embrasser toute l’immensité, rendant l’univers visible de tous côtés. J’avais une impression de légèreté. Peu importait que le corps soit malade puisqu’il n’y avait plus personne pour souffrir...

Plénitude, liberté, moment d’atemporalité.

Ma conscience était passée sur un autre plan de réalité, s’étendant à l’infini, d’où cette impression d’ouverture sur l’univers, jusqu’à le contenir en son entier. La lumière la traversait librement, elle était sa substance même, la nourrissait, la plongeait dans la béatitude. J’avais la sensation d’être en présence d’une Intelligence, Elle m’enveloppait et je me sentais totalement en confiance. Elle communiqua immédiatement avec moi, sans ambiguïté. Tout était clair. J’étais investie de perceptions extraordinaires qui me dotaient d‘une compréhension profonde et subtile de la vie. J’ai eu accès à la connaissance absolue, et ceci, de façon instantanée. J’ai compris la signification de l’univers, perçu comme un ensemble cohérent, un tout harmonieux qui me donna la certitude d’appartenir à une unité cosmique ayant un sens.

Je me suis sentie immédiatement aimée par cette Conscience suprême. J’ai compris que cette lumière était l’Amour absolu que je ressentais. « On » me tendait les bras. Cependant il n’y avait personne qui aimait et je n’avais personne à aimer. Il y avait seulement l’Amour, compréhensif, respectueux, ouvert sans restriction, sans intention... Cette vision de la lumière n’était pas extérieure, n’occupait pas un monde objectif qui m’aurait entouré. Elle était ma conscience elle-même. J’ai compris que ce que je voyais était le déploiement de ma propre conscience.

C’était bien une réalité non duelle que j’expérimentais, il n’y avait plus de différence entre moi qui percevait et ce qui était perçu. Les perceptions et les visions étaient l’expression du rayonnement de ma conscience. La lumière vers laquelle je me suis sentie aspirée était l’essence de ma conscience et de la conscience de chaque être. La même énergie traverse chaque chose, vue comme un fragment infini du grand Tout cosmique.

Je sens intensément l’énergie qui coule à travers moi comme à travers nous tous sur cette terre. Tout est saturé d’essence cosmique. Tout émerge de cette source et y retourne. Cette énergie dans laquelle nous baignons, c’est l’Amour qui nous traverse continuellement, que nous le voulions ou non, que nous en ayons conscience ou non. Notre tâche ici est de nous relier à cet Amour, de placer notre conscience dans cette perception de présence continue, dans cette vision de non-séparation avec l’absolu.

A partir de là, il n’y a plus ni dualité bon/mauvais, ni séparation intérieur/extérieur.

Ces distinctions sont seulement des vues de l’esprit qui cherche à différencier les choses. Tout est égal en essence. Rien ne nous différencie jamais, si ce n’est notre esprit habitué à distinguer les innombrables formes de l’existence. Touchée par une vérité qui ne pourra jamais être atteinte par la pensée, mais par l’expérience directe, je me suis libérée de la confusion et des oppositions produites par l’esprit.

Ma conscience, capable désormais d’intégrer toute la réalité de façon cohérente et harmonieuse, se meut de manière semblable. Elle reste liée à la Conscience suprême, au cœur même de l’existence quotidienne. Tout est Elle, et c’est avec cette communion constante que le monde est regardé. Une fois que nous avons été touchés par l’universalité de la conscience, il n’est plus possible de rester dans une perspective temporelle et duelle. La conscience naturelle de l’absolu se maintient chaque jour, au sein des occupations habituelles, sur un fond de sérénité et de silence intérieur. Je me sens plus légère, détendue, sans entrave, en harmonie avec mon être profond, sans besoin de me rattacher à une personnalité fabriquée et sans vrai réalité. Je prête moins attention aux pensées, aux sentiments, aux humeurs qui viennent et disparaissent sans laisser de traces. Cet éveil à l’unité de toutes choses m’a délivré de l’idée : ceci est ma pensée ou mon sentiment. Je sens que l’ego se distend peu à peu, que l’attachement à ce moi, avec sa mémoire, ses désirs, ses attentes, disparaît tout naturellement...

J’ai la sensation profonde d’être, sans besoin de me projeter vers un futur imaginé, ni de me rattacher à la nouvelle personne que je suis devenue, même si celle-ci est en paix.

En réalité, celle d’aujourd’hui, transformée par son expérience, n’existe pas plus que celle d’hier, avec ses erreurs et sa quête bien maladroite. Ce sont deux personnalités, deux enveloppes, qui recouvrent la conscience qui elle, existe de toute éternité. Ce que nous prenons pour notre identité n’est qu’un défilé de personnages dans le temps, sans substance propre. Dans cet état si proche de la mort que j’ai connu, nous ne pouvons plus nous identifier à notre corps, bien sûr, ni non plus à notre rôle social, notre culture, notre travail, nos passions, nos divertissements, notre sexe, notre tempérament, notre personnage sur la scène du monde, tout ce catalogue confus que nous prenons pour notre identité personnelle. La conscience ne dépend pas de ce moi empirique. Elle a un sens en soi. Nous assimilons habituellement notre conscience à l’univers objectif qui l’occupe et nous réduisons couramment notre conscience à tous les éléments dont nous voyons les effets sur notre personnalité et notre existence. L’absence d’objet est même considéré comme une « perte de conscience ». La conscience ordinaire se résume à être conscient de quelque chose.

Le temps psychologique exerce sa toute puissance grâce à la pensée omniprésente qui projette sans cesse et objective chaque état, chaque expérience. Or, ma conscience était silencieuse et inactive sur le plan phénoménal pendant cette expérience, et cependant bien présente. Tous les éléments qui d’ordinaire l’alimentent, la pensée, le sentiment, l’émotion, le désir d’action, étaient absents, laissant la lumière se déployer dans ce vide. C’était une conscience consciente d’elle-même, pure et de valeur universelle. Ce sentiment d’identité que j’ai conservé intact tout au long de mon expérience appartenait à cette conscience conscience-de-soi.

Je sais désormais que la conscience originelle est vide d’objet, seulement conscience-de-soi.

Elle n’est pas projetée dans le temps, dans l’action, elle n’est pas dispersée par l’attention et l’identification aux objets comme l’est notre conscience ordinaire dans la vie quotidienne. La conscience originelle ne peut se déployer que dans le vide qui existe entre deux pensées, deux sentiments. L’esprit y est suspendu, l’objet y est absent, le temps n’y est plus projeté. Cette ouverture sans intention est notre vraie nature, là où la conscience est laissée à elle-même. La conscience conscience-de-soi n’a rien à voir avec les allées et venues de l’ego, entièrement absorbé par les préoccupations et entraîné par les évènements. L’ego est créé par la pensée, qui lui donne une consistance et l’illusion de la permanence.

L’expérience empirique que l’ego connaît, ce sont toutes ces pensées et ces sensations qui passent continuellement. L’ego est le sujet de toutes les impressions, sujet sans cesse en devenir. Pourtant, demeure en nous le sentiment profond d’une identité permanente, malgré toute la diversité du vécu. C’est la conscience, qui possède en elle une unité transcendantale. La vie réside dans la conscience, et cette conscience existe de toute éternité, en dehors de notre personnalité avec ses convictions, ses aspirations, ses regrets, ses souvenirs. Je Suis conscience, c’est là ma véritable identité.

Ce que m’a apporté cette expérience, c’est la capacité de comprendre en profondeur qu’il existe une part de la conscience qui ne peut être assimilée à notre mental, à notre capacité d’action ou à l’univers objectivé qui l’occupe ordinairement. Elle se situe sur un autre plan, que la matérialité de notre existence terrestre, la dimension espace-temps dans laquelle nous pensons et agissons et notre esprit souvent distrait, superficiel, rarement intensément recueilli, nous voilent. Toutefois, chaque être est libre de placer sa conscience sur le plan strictement humain ou de l’ouvrir sur l’espace immense, afin qu’elle réintègre sa nature essentielle.

- Elle s’organise différemment en chacun de nous, selon la place que notre ego lui laisse. - Elle apporte toujours réalité au lieu où elle se place. - Elle est la Vie même, se tenant en elle-même, unie à la lumière significatrice d’Amour.

Nicole Montineri

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